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JEAN RUFUS. — PLÉROPHORIES.




— Après avoir reçu ce témoignage et avoir été ainsi confirmé, il devint un apôtre de la vérité.

LVIII. — Un certain Énée[1] fut prêtre et économe de la sainte Église de Jérusalem ; après l’apostasie, il s’éloigna et, en qualité d’orthodoxe zélé, il racontait au bienheureux Abba Pierre et à l’abba Étienne, prêtre[2], que lors de la réunion du concile d’Éphèse où fut rejeté l’impie Nestorius, il y accompagna Juvénal. Depuis lors parce qu’il vit en lui beaucoup d’hypocrisie et qu’il était prêt à trahir, s’il n’avait eu honte et s’il n’avait craint le vénérable Cyrille ainsi que son zèle ardent et son franc-parler[3] — il ne voulut plus, à partir de ce jour, recevoir la communion de sa main, comme d’un hypocrite et d’un prévaricateur.

LIX. — Si ceux qui se sont montrés infidèles à Chalcédoine, nous disent : « Pourquoi nous appelez-vous prévaricateurs ou infidèles ? » — nous leur répondrons : Il y a une loi apostolique qui dit : Si je rebâtis ce que j’ai détruit, je montre que je suis un prévaricateur[4]. Vous donc qui à Éphèse avez réprouvé Nestorius, le champion des deux natures, qui là-même avez réfuté ce qui

  1. Les mss. A B (M omet ce chapitre) portent clairement Anîâ. Cependant Énée est écrit ܐܢܝܘܣ (Ænéas), Patrol. or., II, 90 et Land, III, 353-354, mais on trouve aussi M, Actes, ix, 34. Il ne semble donc pas nécessaire de corriger en ܐܠܝܐ « Élie ».
  2. Cf. ch. lxxix et Patr. or., II, 56.
  3. παῤῥησία.
  4. Gal., ii, 18.