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LV. — APOLOGIE. LVI. — PIERRE PROTÈGE THÉODOSE.



— (médite) la parole adressée aux prêtres par le prophète Jérémie : De nombreux pasteurs ont ravagé ma vigne et souillé mon héritage ; ils ont fait, de ma propriété fertile, un désert qui n’est pas fréquenté[1]. — Et encore : Un seul qui fait la volonté du Seigneur l’emporte sur mille[2].

LVI. Quand le renégat Juvénal revint du concile des oppresseurs[3], il plut aux saints Pères orthodoxes et aux moines de Palestine d’aller à sa rencontre sur la route et de faire leur possible pour l’amener à reconnaître sa faute, à se corriger et à faire cesser le scandale du monde. Ils demandèrent aussi à l’abba Pierre, qui demeurait alors en paix dans la laure de Maïouma, d’aller avec eux ; comme il refusait sous le prétexte qu’il n’avait pas coutume de sortir de sa retraite et qu’il ne voulait pas avoir de rapports avec les séculiers et d’une façon générale avec les gens de la cour — beaucoup en effet parmi ces derniers suivaient Juvénal et venaient avec lui pour le secourir et le garder — notre Sauveur lui apparut et lui dit : « Je suis opprimé, on transgresse ma foi, et toi tu cherches ton honneur et ton repos. » — Remué par cette apparition, (Pierre) se leva et partit[4].

Tandis que tous marchaient avec joie, ainsi qu’ils l’attestèrent, et que, dans une conversation entre les Pères et l’impie Juvénal, le bienheureux

  1. Jer., xii, 10.
  2. Eccli., xvi, 3.
  3. En 452 ; cf. Raabe, p. 52.
  4. Cette vision se place chez Land, t. III, p. 128, au départ de Pierre pour l’exil.