nastère (Patr. or., II, 86). Il a écrit le présent ouvrage pendant que Sévère était patriarche d’Antioche (512-518), cf. infra, p. 56, note 3.
III. Objet de l’ouvrage. — L’auteur veut combattre le concile de Chalcédoine. Dans ce but, il rapporte une longue série de visions, de prodiges et de prédictions, pour montrer que ce concile n’est qu’une revanche des nestoriens condamnés au premier concile d’Éphèse. L’ouvrage est donc un intéressant spécimen de l’opinion que les jacobites, alors triomphants (512 à 518), se faisaient du concile de Chalcédoine, et de leurs procédés de polémique. La plupart des histoires proviennent du cercle de Pierre l’Ibère ; elles sont animées par des détails circonstanciés, historiques et géographiques, qui leur ajoutent un nouvel intérêt.
IV. Histoire littéraire. — Nestorius nous apprend que le premier
concile d’Éphèse (431) avait déjà été suivi de publications analogues
dirigées contre lui :
Il y aurait beaucoup à dire au sujet des songes qu’ils racontaient ; les uns disaient les avoir vus à mon sujet ; et d’autres (imaginaient) autre chose. Ils stupéfiaient les auditeurs, à savoir par les saints qu’ils avaient vus, par les révélations qu’ils racontaient, et par une prophétie qui avait été imaginée… Ils cherchaient à persuader tout le monde de ce qu’ils avaient vu et ils se comparaient à des anges de lumière (Le Livre d’Héraclide de Damas, éd. Bedjan, p. 374).
Le concile de Chalcédoine a suscité des récits analogues et Jean Rufus (ou : de chez Rufin) les a rédigés en grec peu après l’année 512. Ils ont ensuite été traduits en syriaque, et Jean d’Asie a sans doute connu cette traduction (avant 572), car nous supposons qu’ici comme ailleurs le pseudo-Denys a transcrit mot pour mot chez Jean d’Asie les chapitres des Plérophories qu’il a insérés, avant l’année 775, dans sa compilation.
Les Plérophories ont été utilisées aussi par le rédacteur de l’Histoire