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JEAN RUFUS. — PLÉROPHORIES.



Ô Bsoïs, ô Bsoïs[1] ! c’est-à-dire Seigneur, Seigneur ! Quand le vénérable l’eut retenu, il lui persuada à grand’peine de s’associer à lui pour cette action sainte en lui disant : « Ne crains pas le jugement, comme si tu étais indigne, mais comme cela ne se fait que par suite d’une nécessité, d’après la volonté de Dieu, (obéis), afin que ce fidèle et cet ami des étrangers qui nous a accueillis, reçoive ta bénédiction et la grâce de Dieu. »

L. — Le même abba Pior, un jour qu’il eut une vision, vit une foule immense de moines qui portaient une grande croix sur leurs épaules, par ses deux extrémités, en se tournant le dos les uns aux autres ; les uns faisaient des efforts dans un sens et les autres dans le sens opposé de la sorte, les premiers gênaient les seconds et ils étaient aussi gênés par ces derniers. Ceci annonçait la scission actuelle qui provient des controverses et des disputes entre les moines orthodoxes d’Égypte et de Palestine[2], alors que les deux partis s’imaginent, à cause de leur grand zèle et de leur sincérité, combattre pour la foi.

C’est aussi ce qu’annonça un saint du temps passé, l’abba Lucius, (le moine) des cellules[3], après l’avoir vu auparavant dans une vision, en disant à ceux

  1. Dans B et en marge de A on a : Betsoïs. C’est le copte ⲡⳳⲟⲓⲥ « le seigneur », d’où ⲡⲉⲧⳳⲟⲓⲥ.
  2. Allusion peut-être aux moines de Palestine revenus à l’orthodoxie, avec Marcien, Sabbas, etc.
  3. Cf. ch. vii. Les Apophthegmes connaissent aussi un Lucius, Λούκιος, mais le placent à Ennaton, P. G., t. LXV, col. 253.