Page:Rufus - Patrologia orientalis, tome 8, fascicule 1, n°36 - Plérophories.djvu/106

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
102
[502]
JEAN RUFUS. — PLÉROPHORIES.



enseveli dans l’église au milieu des saints, dans un tombeau qui est isolé.

XLIX. — Quand notre Père eut quitté Maïouma, après la visite[1], et qu’il était à Alexandrie, reçu par l’un de ces hommes qui aiment les étrangers et les Saints et ignoré du grand nombre, l’abba Pior, père des moines, prophète et homme célèbre en tout lieu[2], entendit une voix qui lui dit : « Lève-toi, va à la ville d’Alexandrie, et quand tu seras arrivé auprès de l’évêque Pierre, le confesseur, qui a été chassé et qui est caché dans cette ville, console-le et confirme-le et réjouissez-vous ensemble. » Et après que l’abba Pior eut dit : Qui m’indiquera l’endroit où il se trouve ? — la voix lui répondit : « Mets-toi en route et ne t’inquiète pas. » — Il se leva de nuit et vint à la ville ; quand il eut franchi la porte, il vit une colonne de feu qui le guida, et cela non seulement sur la place publique, mais même jusqu’à l’atrium et qui le dirigea pour monter les escaliers au milieu d’un grand nombre de chambres, jusqu’à ce qu’il fut arrivé au lieu où se trouvait saint Pierre. L’abba Pior était monté et après avoir frappé à la porte — le bienheureux craignait de lui l’ouvrir parce qu’il ne savait pas qui c’était — il dit : « Ne crains pas, abba Pierre : je suis le pauvre Pior ; le Seigneur m’a envoyé auprès de toi. » —

  1. Le grec portait sans doute « après (qu’il eut reçu) l’épiscopat », car ἐπισϰοπή conduit à ces deux sens, et c’est six mois après son épiscopat qu’il dut prendre la fuite, Raabe, p. 58.60.
  2. Cf. P. G., t. LXV, col. 373-376, où l’on raconte qu’il travaillait sans réclamer son salaire, qu’il mangeait en marchant pour ne pas y prendre plaisir et qu’il était indulgent pour les péchés des autres.