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Le feu fut allumé à six heures et demie ; à sept heures, trois morceaux de bois qui étoient à peine consumés, avoient déjà élevé la température de l’appartement à huit degrés et demi ; j’observe que l’appartement où se sont faites ces expériences, a quinze pieds et demi en carré, et dix pieds et demi de hauteur, et qu’il y a deux grandes croisées et deux portes vitrées.

À sept heures, on ajouta un quatrième morceau de bois, et à sept heures et demie la chaleur étoit à dix degrés et demi. Enfin, à huit heures, où un instant auparavant on avoit mis deux morceaux de bois pour entretenir la combustion, le thermomètre étoit à douze degrés, celui du dehors n’étoit plus alors qu’à deux degrés au dessous de glace.

Le bois qui fut brûlé les deux premières heures se trouva peser six livres et demie ; ce qui faisoit environ le quart de celui qui avoit été pesé, et celui qui fut brûlé les deux heures d’ensuite ne pesa que trois livres et demie. Pour expliquer cette différence, il suffit d’observer que les deux premières heures il a fallu ajouter à la température de l’appartement, et qu’ensuite on n’a plus eu qu’à l’entretenir au même degré. La température moyenne de l’appartement fut constamment, ce jour-là, de douze degrés.

Ces expériences, qui ont été continuées pendant huit jours avec la même exactitude, m’ont donné lieu d’apprécier, d’une manière très-rigoureuse, l’économie que procure une cheminée construite d’après mes principes.

J’avois annoncé que cette économie pouvoit être des cinq huitièmes ; mais l’expérience prouve au contraire qu’elle est des trois quarts, et que la chaleur des appartemens est presque double de celle qu’on obtiendroit avec trois fois plus de combustible.

Il en est de même de mes poêles ; la chaleur qu’ils procurent dans l’intérieur des appartemens est double de celle qu’on obtiendroit avec les poêles ordinaires, même en y brûlant le double de combustible.

Il n’y a pas de doute que l’adoption de ces nouvelles constructions ne devienne bien favorable à l’économie politique, domestique et manufacturière ; on ne peut donc trop insister sur la réforme de toutes nos anciennes constructions pyrotechniques ; l’intérêt de tous doit la provoquer, puisque tous, nous concourons chaque jour, chaque heure, à augmenter la disette du combustible.

Curaudau.

Pour faire apprécier à sa juste valeur le mérite des découvertes de M. Curaudau, l’Éditeur de cet Ouvrage croit devoir consigner ici le Rapport fait à l’Institut National, sur ses procédés pyrotechniques.

Extrait d’un Rapport fait à la classe des sciences physiques et mathématiques de l’Institut National, le 22 pluviôse an 13, par MM. Berthollet et Guyton, chargés d’examiner et de lui rendre compte des avantages qui résultent des poêles et cheminées de l’invention de M. Curaudau.

Le rapporteur (M. Berthollet,) après avoir rappelé à la classe, que précédemment la même commission lui avoit rendu un compte très-favorable des avantages que réunissoient différentes constructions pyrotechniques de M. Curaudau, lui soumet le résultat de l’examen qu’elle a fait de ses nouveaux poêles et cheminées.

« M. Curaudau (dit le rapporteur,) a modifié son procédé, de manière qu’il n’est ni dispendieux ni embarrassant. »

Il observe ensuite que la pièce où l’auteur avoit établi sa nouvelle cheminée, portoit par-tout l’empreinte de la fumée à laquelle l’ancienne avoit été sujette ; et que d’après les dispositions