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d’huile ou de cire, comme chez les animaux, il se surcharge de graisse. Ainsi, les feuilles du galé se surchargent de cire, celles de l’hypéricum se surchargent d’huile, ainsi que l’écorce des oranges, des citrons.

Du système des membranes séreuses. L’autour appelle membranes séreuses des végétaux, celles qui revêtent la surface extérieure de plusieurs de leurs organes, comme on a donné chez les animaux le nom de séreuses aux membranes, telles que la plèvre, le péritoine, la pie-mère qui enveloppent les poumons, les viscères de l’abdomen, le cerveau.

En ouvrant avec précaution certains fruits, tels qu’un citron, une orange, on voit, lorsqu’on a enlevé l’écorce, qu’ils sont divisés, à peu près, en douze à dix-huit segmens de sphère, dont les diamètres se réunissent à l’axe du fruit. Chacun de ces segmens est enveloppé d’une membrane mince, transparente ; c’est cette membrane que l’auteur nomme séreuse, (fig. 3.) On la détache facilement avec quelques précautions.

De pareilles membranes séreuses tapissent l’intérieur des tiges creuses des graminées, des roseaux, des ombellifères.

Les fonctions de ces membranes, chez les végétaux, comme chez les animaux, se réduisent à deux principales : 1°. elles sécrètent une liqueur séreuse, pour lubrifier les parties qui leur sont contiguës ; 2°. elles servent d’enveloppes à des organes plus essentiels.

L’organisation de ces membranes paroît analogue à celle des membranes séreuses des animaux. Elles sont composées d’un tissu cellulaire très-délié, qui contient, 1°. des artérioles et des veinules pour les nourrir ; 2°. des vaisseaux lymphatiques ; 3°. des vaisseaux exhalans ; 4°. des vaisseaux inhalans.

Du système des membranes muqueuses. Les végétaux contiennent un système de membranes qui sécrètent les sucs muqueux proprement dits, tels que les mucilages, les gommes, les corps sucrés ; c’est pourquoi l’auteur les appelle membranes muqueuses. Elles diffèrent, dit-il, de celles qu’on a appelées muqueuses chez les animaux, telles que celles de la bouche, de l’estomac, des intestins, des narines. Ces dernières communiquent à l’extérieur avec la peau, et sont composées, comme celles-ci, d’un épiderme, d’un corps papillaire, d’un chorion ou tissu analogue, d’un tissu glanduleux. Elles sécrètent des sucs appelés improprement muqueux, puisqu’ils ne sont point susceptibles de la fermentation spiritueuse, qu’ils donnent à la distillation les mêmes produits que les substances animales. Ces sucs, après avoir rempli différentes fonctions dans l’économie animale, sont expulsés au dehors. Les membranes muqueuses des végétaux n’ont aucune ressemblance avec cette espèce de membrane muqueuse des animaux.

Elles approchent davantage des autres membranes animales qu’on a rangées parmi les séreuses, telles que les membranes du corps vitré, celles du cristallin. Ces derrières sécrètent des fluides mucoso-albumineux, qui sont de la plus grande transparence, et qui sont logés dans différentes cellules. Les sucs disposés dans les cellules des membranes muqueuses des végétaux, sont également plus ou moins limpides, et sont logés dans différentes cellules : aussi, un grain de raisin blanc, par exemple, qui est une membrane muqueuse végétale, a la plus grande ressemblance avec le corps vitré. L’auteur décrit les différentes membranes muqueuses des diverses parties des végétaux.

Membranes muqueuses des fruits. Les fruits sont tous composés de membranes muqueuses qui sécrètent les sucs particuliers, si diversifiés chez les différens fruits. Ces sucs sont muqueux et sucrés dans le raisin, la figue ; muqueux et contenant l’acide malique dans les pommes ; muqueux et contenant l’acide citrique dans les citrons, (fig. 4.)

Lorsqu’on considère un grain de raisin, on y distingue trois à quatre gros vaisseaux qui rampent à la surface interne de la peau dont il est enveloppé. Ces vaisseaux pénètrent ensuite dans la substance même du fruit, et ils deviennent si fins et si déliés, qu’on ne peut les y suivre.

Un melon, une poire, une figue, ont également un plus ou moins grand nombre de vaisseaux, qu’on distingue facilement en coupant leur pétiole. Ces vaisseaux entrent dans l’intérieur du fruit, et s’y distribuent dans les différentes parties.

Membranes muqueuses des graines. Les graines ont également des membranes muqueuses qui sécrètent des sucs muqueux : les graines de coins, de poires sécrètent des sucs muqueux très-épais ; les graines céréales sécrètent de la fécule ; les graines de l’amandier, du prunier, sécrètent de la fécule, de l’huile.

Membranes muqueuses des tiges. Les tiges des monocotylédons, tels que les palmiers, ont des membranes qui sécrètent une grande quantité de fécule, comme le sagou ; les tiges