taupes avec la houe, et l’on placera les alimens empoisonnés aux deux extrémités coulées de sa galerie : l’animal trouvera sûrement la mort en venant réparer son chemin couvert. Si l’on veut faire périr Les taupes sur des fumigations de soufre ou d’autres combustibles, on commencera par les cerner pour connoître leur résidence et les acculer dans un endroit où elles ne puissent se soustraire aux effets de la fumée. Depuis quelque temps M. Cadet de Vaux a vanté les talens et les moyens de Henri Lecourt, qui se réduisent à ouvrir les boyaux souterrains que se creuse la taupe, et à y placer deux pièges à ressorts opposés, où la taupe vient se prendre au moment où elle veut réparer son chemin couvert. C’est ainsi que la connoissance des habitudes de la taupe a fourni des moyens divers de se préserver de ses ravages. (M.)
TENDUES D’HIVER, (Chasse aux oiseaux.) On entend par ce nom différentes espèces de pièges mobiles ou fixes que l’on n’emploie guères que l’hiver, temps où les habitans des campagnes, plus désœuvrés, font une guerre active et destructive aux oisillons. Un des pièges les plus simples et les plus généralement connus, résulte de la tendue d’une porte ou grande claie, que l’on soutient élevée d’un côté au moyen d’un bâton, lequel est tiré par une ficelle qui aboutit jusqu’au lieu où le chasseur est caché, observant s’il y a assez d’oiseaux engagés sous la porte ou claie. On a soin, pour les y attirer, de semer dans cette place quelques graines. Ce piège est très-efficace, sur-tout en temps de neige : mais, il est un moyen de le perfectionner, et avec lequel on ne risque pas d’écraser les oiseaux, comme on le fait sous une porte ; c’est de construire un châssis, de la dimension d’une porte, ou plus grand si l’on veut, et de couvrir ce châssis d’un filet. Pour monter ce châssis, on fixe, à chaque extrémité de ses deux plus grands côtés, une planchette longue de six pouces, et large d’un ; ces planchettes ou supports, percés d’un trou à une de leurs extrémités, sont fixés sur le côté du châssis, par un clou rond ou une vis, sur laquelle ils jouent tous les quatre ; ils servent comme de pieds mobiles au châssis qui est dressé sur eux comme une table. Pour que ce châssis s’abatte également et librement à la moindre impulsion, on en appuie les pieds sur autant de tuiles, et on leur donne un peu d’inclinaison ; mais comme alors le châssis ne resteroit pas élevé, les pieds n’ayant plus d’équilibre, on l’appuie en devant, du côté vers lequel il est porté à venir, au moyen d’un bâton ou support long de sept ou huit pouces, et qu’on incline en arc-boutant contre le bout du châssis ; à ce support tient une ficelle avec laquelle on le fait sauter lorsqu’on voit beaucoup d’oiseaux sous le filet. Je crois qu’on pourroit soutenir ce piège avec un quatre de chiffre et une marchette, et on s’éviteroit la peine de rester aux aguets. Il doit être plus destructif que la porte, parce qu’il offre moins d’appareil aux oiseaux.
Les Fossettes (Voyez ce mot) et toutes les machines soutenues par des quatre de chiffre, dont la chute tue ou enferme les oiseaux, servent aussi aux tendues d’hiver. (Voyez Trébuchet.) On les attire encore dans des greniers et des chambres vides, où des filets en entonnoir, comme des espèces de nasses ou de verveux, les reçoivent. Cette sorte de filet se place avantageusement dans les granges ou greniers, et en dehors d’une lucarne ou fenêtre ouverte : on ménage, sur un autre côté du bâtiment, une autre ouverture, au bord de laquelle on sème du grain en dehors et en dedans ; ces grains attirent les oisillons ; ils pénètrent dans le bâtiment ; alors, on ferme le passage par où ils sont entrés, et, faisant du bruit à la porte, on les effarouche ; ils cherchent à s’envoler, se portent du côté où ils voient du jour, et