distinguée parmi toutes les espèces de ce genre, par la finesse et la beauté de sa riche toison, n’est-ce pas celui qui donne la plus grande quantité de suint ? Et ne voyons-nous pas cette substance diminuant avec la qualité des laines, devenir nulle dans ceux de cette même espèce, qui sont couverts de poil, comme la brebis de Guinée, et le bélier du Sénégal ? Nous devons être d’autant moins étonnés de voir le suint varier dans ces animaux, suivant leur état de santé ou de maladie, qu’une sécrétion aussi compliquée exigeant de la nature les plus grands efforts, doit toujours être en rapport constant avec l’augmentation ou la diminution des forces vitales. Eh ! comment seroit-il possible de douter que le suint ait une action immédiate sur le perfectionnement de la laine, quand nous voyons ces deux substances marcher pour ainsi dire de concert du mouflon sauvage de la Grèce au plus beau et au plus vigoureux mérinos ?
C’étoit, sans doute, pour les aider à réparer cette substance précieuse, que les Romains et les Grecs les couvroient, immédiatement après la tonte, d’un mélange de substances toniques et huileuses, qui, au rapport de Columelle, les préservoit de beaucoup de maladies, et contribuoit à rendre leurs laines plus douces et plus longues.
Je vais terminer cet article en faisant connoître un fait assez curieux sur la coloration des laines non dépouillées de leur suint. Voulant m’assurer si, comme on le croit généralement, la difficulté de teindre des laines encore grasses seroit la même pour toutes les couleurs ; j’ai passé en même temps à la cuve des laines en suint et des laines semblables aux premières, mais qui avoient été dégraissées avant le filage.
Ces deux parties ayant été traitées en même temps par le savon et les alcalis, les premières ont conservé une belle couleur bleue très-brillante, tandis que les deuxièmes ont été entièrement décolorées. Ainsi, cette substance, dont les effets ont été regardés jusqu’à présent comme nuisibles, pourra, dans quelques cas, remplacer la colle et toutes les préparations animales, et fournir à l’art de la teinture des applications très-heureuses. (J. L. Roard.)
SUMAC DE VIRGINIE, (Ruus Typhinum L.)
Fleurs, pourpres, cotonneuses, en panicules très-serrées, composées de plusieurs épis de fleurs sessiles, terminales.
Feuilles, à six ou sept paires des folioles, poilues, garnies de dents aiguës, blanchâtres et cotonneuses en dessous.
Port. Douze à quinze pieds de hauteur ; rameaux irréguliers, écorce velue.
Lieu. La Virginie, la Caroline.
Usages économiques. On plante le sumac sur le bord des fossés et dans les sables mobiles des bords de la mer, qu’il fixe par ses longues racines.
Culture. Le sumac se multiplie par graines et repousse abondamment par racines. Les graines se sèment au printemps en pépinière : on peut le repiquer la deuxième année à demeure. (Tollard aîné.)
SURANDOUILLER, (Vénerie.) Consultez l’article Cors. (S.)