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pendant qu’elle est encore très-jeune. »

Il est évident, d’après ces citations, et d’après les faits que nous avons rapportés, que les matières fécales sont employées comme engrais, dans plusieurs pays, et que l’agriculture en retire de grands avantages. Une méthode si générale doit être exempte de tout inconvénient ; si elle en avoit de réels, l’expérience eût appris à les connoître, et elle eût été abandonnée.

Il nous reste à indiquer quelle est la manière la plus avantageuse de préparer et d’employer cet engrais.

On peut en faire usage, 1o. dans l’état où il se trouve au sortir des latrines ; 2o. en le délayant et le laissant fermenter dans l’eau ; 3o. en le mélangeant avec d’autres fumiers, ou avec des terres ; 4o. en le laissant parvenir à un plus ou moins grand degré de siccité.

La première méthode est la plus facile et la plus expéditive ; mais aussi c’est la moins avantageuse : elle a d’ailleurs plusieurs inconvéniens. Lorsqu’on emploie les excrémens humains dans l’état où ils se trouvent au sortir des fosses d’aisances, il est difficile de les répandre également sur toute la superficie d’une pièce de terre ; ils s’agglomèrent et forment des boulons, de sorte que l’engrais se trouve réparti avec trop d’abondance sur quelques points, tandis qu’il manque sur d’autres. Ainsi les plantes sont brûlées par la trop grande activité de l’engrais ; ou bien elles sont privées de son influence. Il arrive en effet que les champs qui ont été fumés de cette manière, ne donnent des produits abondans qu’à la seconde récolte, parce que la division des matières, et leur amalgame avec la terre, ne peuvent avoir lieu que lorsqu’elles ont été délayées par les eaux de pluie, et mélangées par la multiplicité des labours. C’est aussi pour cette raison qu’on a l’usage, dans quelques cantons, de ne répandre les excrémens humains que sur les terres qui doivent rester en jachère ; mais, par cette méthode, on perd une partie des principes actifs de cet engrais, qui s’évaporent et se dissipent par les pluies, et par l’action de l’air et du soleil.

Un autre inconvénient, c’est que les matières récentes non délayées peuvent donner une saveur désagréable à certaines plantes, sur-tout à celles dont la fane sert d’aliment aux hommes ou aux bestiaux ; mais il est des remèdes à ce mal, ainsi qu’on va le dire.

La seconde méthode, qui consiste à répandre sur la terre les excrémens après les avoir délayés dans l’eau, et les avoir laissé fermenter, est facile, et n’expose pas à l’inconvénient dont nous venons de parler. On jetera soit dans les fosses d’aisances, soit dans des réservoirs construits pour servir de dépôts à la matière, une certaine quantité d’eau, de sorte que le mélange produise un liquide homogène et très-fluide. Il n’y a pas d’inconvéniens à arroser la terre ou les plantes avec ce liquide, après l’avoir bien agité dans la fosse. Les parties en seront assez atténuées et assez divisées, pour qu’il produise beaucoup d’effet, et sans qu’on ait à craindre la communication d’une saveur sensible. On fera mieux cependant de laisser fermenter cette masse pendant quelques mois, ayant soin de la remuer et de la bien mélanger tous les quinze jours ; elle acquerra ainsi plus de force et d’activité. On pourra l’augmenter, en y ajoutant l’urine, et même les excrémens des animaux. Ce liquide servira à arroser le pied des plantes, ainsi que les prairies, ou les champs ensemencés.

L’arrosement peut s’exécuter par le moyen de vases, ainsi qu’il a été explique plus haut, ou, ce qui est plus expéditif, par le moyen de tonneaux traînés par des charrettes. On adapte, à l’extré-