bornée à la membrane pituitaire, n’empêche pas le cheval de rendre long-temps de bons services, lorsqu’il est fortement constitué, et qu’il a résisté à une grande partie de l’influence des causes générales.
Morve des chiens, ou Maladie des chiens. M. Paulet, dans ses Recherches historiques et physiques sur les maladies épizootiques, lui donne le nom de fièvre maligne, et il se plaint de ne la trouver bien décrite nulle part.
M. Pilger, auteur allemand, pense que cette maladie est une fièvre accompagnée d’une fausse inflammation des organes de la respiration, et que son siège principal est le système lymphatique. Il dit aussi qu’elle est contagieuse ; ce qui est loin d’être prouvé.
Elle se déclare dans toutes les saisons, mais sur-tout dans les années sèches, et dans le printemps et en été.
Les jeunes chiens y sont plus exposés.
Elle effectue quelquefois son invasion après une course, une fatigue extraordinaire.
Nous n’avons point d’exemples qu’elle soit enzootique ; mais, dans les années où cette maladie est épizootique, elle fait périr, dans quelques endroits, les deux tiers des animaux. Beaucoup de chiens de berger en meurent.
Est-il vrai qu’elle soit nouvelle, et que ses ravages ne soient connus que depuis quarante ou cinquante ans ?
M. Desmars, médecin, qui l’a observée dans le Boulonnais en 1763[1], suppose que le froid et la sécheresse qui régnèrent pendant l’hiver et le printemps de 1763, et même dans l’automne de 1762, avoient empêché les corps de se purger des matières excrémentielles ; qu’elles étoient devenues concrètes par la sécheresse, et que la coction en étoit ainsi très-difficile. Il prescrit les évacuans.
M. Brasdor la vit à Paris et dans les environs, vers 1764, et trouva des vers dans les narines des chiens qui en furent affectés[2] observe que les matières stercorales sont putrides, et il prescrit le lait, le miel et le beurre frais. Il conseille les injections et les fumigations par le nez, les vomitifs et les purgatifs, et défend la saignée.
M. Audoin de Chaignebrun, employé par ordre du gouvernement pour le traitement des épidémies, l’a vue en 1763 dans la généralité de Paris[3].
MM. Desgraviers, la faisant consister dans une humeur pervertie qui a son siège dans le cerveau, emploient les irritans pour en procurer l’évacuation[4].
Cette maladie fit de grands ravages en 1769 et 1770, où elle régna épizootiquement sur tous les chiens de meute du roi, des seigneurs de la cour et des provinces de France ; les villes principales, telles que Lyon, Paris, etc., n’en furent pas exemptes. M. Duhamel l’a observée sur les chiens et les chats du Gâtinois, en 1763, 1764 et 1765[5]. Il fit employer les lavemens, l’émétique, la manne, les fumigations, les vermifuges.
- ↑ Lettre sur la mortalité des Chiens. Paris, d’Houry, 1767.
- ↑ . IlMémoires sur la Maladie épidémique des Chiens, dans les Mémoires de Mathématiques et de Physique ; présentés à l’Académie royale des Sciences par divers Savans, page 216 ; et dans la Préface du même volume, page ix.
- ↑ . MMRelation de différentes Maladies, sur plusieurs espèces d’Animaux, dans les Mémoires littéraires et critiques, pour servir à l’Histoire de la Médecine ; par Goulin, in-4o, page 139. Paris, année 1775.
- ↑ Art du Valet de Limier, in-8o. Paris, 1784.
- ↑ Observations Botanico-Météorologiques, dans les Mémoires de l’Académie royale des Sciences. Années 1764, page 552 ; 1765, pages 578, 596 et 603 ; 1766, pages 571 et 573.