Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 12.djvu/29

Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’étourdissement nerveux se reconnoît au pouls serré, plus petit, aux flancs retroussés. Il complique quelquefois l’autre espèce d’étourdissement, et a pour cause l’excès de travail et de grains, ainsi que des alimens échauffans.

Après l’usage des moyens précédens, on fera cesser le spasme des entrailles par des infusions de mélisse et de feuilles d’oranger, à la dose de deux litres par jour, dans chacun desquels on ajoutera un gros (1/2 décagr.) d’éther sulfurique pour le cheval. On lui donnera aussi des lavemens émolliens, dans lesquels on mettra une once de sel de nitre (nitrate de potasse) par chaque, et on les donnera froids pour éviter l’expansion de l’air dégagé dans les intestins.

C’est sur-tout dans le chien que l’étourdissement est nerveux. On lui donnera à boire du lait ou du bouillon léger, coupé avec l’infusion de mélisse ; et s’il le refusoit, on le lui injecteroit dans la gueule, ou on le lui verseroit avec une cuiller, en mettant la tête un peu de côté, et en écartant seulement les deux lèvres.

Mais il faudra toujours administrer, dans une première cuillerée, deux gouttes d’éther sulfurique pour les chiens de la petite taille, et huit à dix pour ceux de la plus grande. Les lavemens seront de l’eau de son avec quelques grains de camphre. — (Ch. et Fr.)


ÉTOURNEAU, (Sturnus vulgaris, Lin.) Cet oiseau, dans plusieurs endroits, est plus connu sous le nom de sansonnet Il est du genre auquel les ornithologistes ont laissé son nom, et auquel ils ont assigné pour caractères : le bec droit, sans échancrure, non aminci, formé en alêne et ayant le bout un peu aplati, avec un rebord ; un autre rebord au dessus des narines ; la langue fourchue ; quatre doigts, dont trois en avant et un en arrière ; le doigt extérieur joint à celui du milieu jusqu’à la première articulation. Ce genre fait partie de l’ordre des passereaux, groupe d’oiseaux qui ont le bec aigu et conique, les pieds minces, et plus propres à sautiller qu’à marcher, les doigts séparés, le corps peu épais ; qui se nourrissent de graines et d’insectes, et construisent leur nid avec une sorte d’art.

Un plumage lustré, noir, avec des reflets verts et violets, marqueté de roussâtre en dessus, et piqueté de blanc en dessous, forme la parure modeste, mais agréable, de l’étourneau : ajoutez le bec d’un beau jaune orangé, attribut distinctif du mâle ; celui de la femelle est brun ; tous deux ont les pieds couleur de chair. Les différences des saisons en apportent quelques unes dans le plumage des oiseaux de cette espèce. Les jeunes ont tant de ressemblance avec les femelles, qu’il est extrêmement difficile de les distinguer.

Les étourneaux sont, en général, des oiseaux de passage ; c’est un fait dont j’ai acquis la certitude dans mes voyages au Levant. Il en reste néanmoins plusieurs dans nos pays, et ils y choisissent les endroits les mieux exposés, et les plus à portée des sources chaudes, pour y passer l’hiver. Le mois de mars est l’époque de leurs amours ; leur nid, placé dans un trou d’arbre ou de muraille, est formé avec des feuilles sèches, de la mousse et des brins d’herbe ; la femelle pond cinq ou six œufs, d’un cendré verdâtre, qu’elle couve alternativement avec le mâle, pendant dix-neuf à vingt jours. Tout le monde connoît le vol circulaire et serré des étourneaux, qui a fait donner leur nom à ces hommes étourdis, inconséquens, toujours en mouvement sans but ni motifs, et que tout le monde connoît aussi.

Chasse de l’étourneau. L’éducation dont le mâle de cette espèce est susceptible, la facilité avec laquelle il s’accoutume à la familiarité de la vie domestique, engagent beaucoup de personnes à s’oc-