degré de perfection à leur troupeau de bêtes à laine. Une race s’améliore d’autant plus promptement, que ses laines primitives sont douées d’un plus haut degré de finesse. On maintient les métis au point d’amélioration où on les a portés, en les alliant entr’eux, sans avoir besoin de recourir aux béliers espagnols, dès qu’on est parvenu à la quatrième génération.
Si l’on accouple un bélier espagnol avec une brebis à laine longue, la laine du métis sera plus longue que celle du père ; elle sera au contraire plus longue que celle de la mère, si l’accouplement a lieu avec une brebis à laine courte : la longueur diminue dans le premier cas ; et elle augmente dans le second, à mesure que les individus s’éloignent de la première génération, de sorte que la différence est ordinairement peu considérable à la quatrième génération.
Un métis produira une laine d’autant plus abondante, que la mère dont il proviendra aura une toison plus tassée.
L’abondance des laines dépend surtout de la grosseur des animaux, de la quantité et de la qualité des alimens qu’on leur donne. On ne doit pas s’attendre à voir de riches récoltes en laine, lorsque les animaux n’ont pas été nourris copieusement.
Une mauvaise nourriture, ou une nourriture insuffisante, nuit à la santé de l’animal, et par conséquent à la bonté des laines.
Les races acquièrent de la grosseur et de la taille, lorsqu’elles sont habituellement nourries avec des alimens succulens ; c’est ce qui a eu lieu à Rambouillet, et dans d’autres endroits.
Les métis provenus de l’alliance d’un bélier espagnol avec une brebis d’une race quelconque gagnent ou perdent en taille et en grosseur, selon que la femelle est d’une race plus ou moins grande. Ainsi les propriétaires qui recherchent les grandes races de métis, doivent donner aux béliers espagnol des brebis plus fortes que ceux-ci ; tandis que les personnes qui tiennent aux petites races, à raison de la nature de leurs pâturages, doivent choisir des brebis d’une taille inférieure à celle des béliers. L’influence du mâle étant plus grande dans la génération que celle de la femelle, il est important de choisir des béliers de haute ou de petite taille, ou doués de telles ou telles qualités, selon l’espèce de troupeau qu’on se propose de former.
Les métis sont, ainsi que toutes les races d’animaux, susceptibles d’acquérir de nouvelles qualités, soit relativement à la toison, soit relativement à la chair, aux formes, etc. On ne pourra atteindre la perfection qu’en choisissant, à chaque génération nouvelle, ainsi que nous l’avons dit, les individus qui possèdent à un plus haut degré les qualités recherchées, et en les employant exclusivement à la procréation.
On a remarqué que l’air est favorable à la bonne qualité des laines, et que les moutons qui ne séjournent pas longtemps dans les étables durant l’hiver, donnent des laines plus propres a la fabrication, que ceux qui sont enfermés pendant toute la mauvaise saison. Les moutons que l’on élève par fantaisie dans les écuries, à Madrid, perdent insensiblement la finesse de leurs laines, ce qui tient principalement au défaut d’air, et peut-être aussi au genre d’alimens avec lesquels on les entretient.
On rendroit un grand service à l’économie rurale, en faisant des expériences pour constater si cette race donne, à hauteur égale, une égale ou une plus grande quantité de chair ; si elle donne plus ou moins de graisse ; si elle prend la graisse avec plus ou moins de nourriture, et dans un temps plus ou moins long ; si l’abondance se suint qu’elle produit doit