soi-même le fondement de leur édifice. On dispose à cet effet des morceaux de gâteaux avant de les loger ; on les place de manière que leur plan soit perpendiculaire à l’horizon, et que leurs deux surfaces soient des deux côtés à trois ou quatre pouces des verres de la ruche, afin se pouvoir observer les abeilles. On réussit à maintenir ces portions de gâteaux dans chaque feuillet, en mettant un liteau mobile à une certaine distance d’une des traverses du châssis, et en l’assujettissant avec quatre chevilles qui entrent dans les montans, deux de chaque côté. Au milieu de l’espace qui se trouve entre la traverse et le liteau, on place le morceau de gâteau qu’on fixe au moyen de huit chevilles, dont quatre entrent dans le liteau, deux de chaque côté, et quatre dans la traverse, deux également de chaque côté. Les abeilles ne tardent pas à prolonger le rayon et suivent précisément la direction indiquée, de manière que tous les cadres renferment chacun un rayon parfaitement distinct et isolé de tous les autres.
C’est la réunion de tous les feuillets, par le moyen des charnières, qui forme la ruche à laquelle ils donnent leur nom, et dont l’avantage est de permettre de visiter à tout instant les abeilles, de reconnoître leur état sans les troubler, et de faciliter la formation des essaims artificiels.
Les cultivateurs qui en ont fait usage lui font cependant plusieurs reproches.
La récolte en est difficile. A-t-on ouvert un cadre ? les abeilles affluent au point, que, malgré la fumée, on ne peut les éloigner. Souvent les rayons sont soudés les uns aux autres : on en trouve de courbés ou dans une situation oblique, ce qui force à faire des déchirures, et le miel se perd et englue les abeilles.
Ces inconvéniens peuvent toutefois provenir en partie de ce que l’on ne s’est point encore bien familiarisé avec ces ruches qui, si elles ne conviennent pas aux cultivateurs en général, sont infiniment commodes pour les amateurs et les curieux, en ce qu’elles permettent d’observer, de suivre les travaux des abeilles, et d’étudier leurs mœurs.
Ruche de M. Éloi. Cette ruche, quia été citée avec éloge dans le Dictionnaire d’Agriculture faisant partie de l’Encyclopédie Méthodique, est faite en paille et à hausses ; chaque hausse, excepté l’inférieure, a un fond de planches de chêne ou de sapin, qu’on perce de cinq trous d’environ cinq pouces de diamètre, à des distances égales, et de vingt-quatre petite autres trous d’un demi-pouce de diamètre. On pose ce fond sur chaque hausse, qu’il déborde de quelques lignes, et on le fixe à la paille avec un fil de fer. La ruche entière se forme de cinq, six, et quelquefois sept hausses de trois à quatre pouces de hauteur, et elle est surmontée d’un fond plein et sans trous sur lequel on place une pierre.
Mais ce qui la distingue particulièrement, c’est la forme de son plateau ou tablier. Il est en bois, rond, d’environ seize pouces de diamètre, et de deux pouces d’épaisseur sur les bords. On creuse la surface sur laquelle doit poser la ruche, de manière à lui donner une forme concave qui se termine en pente douce à une ouverture carrée de six à sept pouces. Ainsi, tout ce qui tombe de la ruche, abeilles mortes, morceaux de gâteaux, insectes, tout est entraîné en bas, et peut être jeté dehors quand on tire le guichet qui clôt l’ouverture.
Ce guichet consiste en un cadre auquel est attachée une plaque de fer-blanc battu et percé de petits trous, à peu près comme une râpe. Il entre à l’aise dans une feuillure, et s’assujettit par deux tourniquets de bois, qui tiennent au plateau au-delà de la feuillure. Le guichet étant ainsi mobile à volonté, on l’ouvre pour nettoyer la ruche, exami-