poteau, et au même niveau, des trous à deux mètres de distance les uns des autres, pour y placer des chevilles destinées à fixer le toit mobile, à ces différentes hauteurs. Par ce moyen, lorsque la meule est remplie de gerbes, ou que le toit est élevé à la hauteur que l’on désire, on retire la corde, et elle peut alors servir, comme le cabestan, à la manœuvre des toits mobiles des autres gerbiers.
La plate-forme circulaire peut être faite en béton ou en bonne maçonnerie, d’environ cinq décimètres d’épaisseur, de nette maçonnerie avec retraite. Son milieu peut être en terre battue, ou carrelé, avec une légère pente du centre à la circonférence, et son couronnement doit être construit en chanfrein.
Le toit est fait avec le bois le plus léger, et couvert en paille. Son enrayure doit être consolidée avec le poinçon par un étrier en fer, pour éviter les écartemens en manœuvrant le toit, et elle doit avoir assez de jeu entre les poteaux qu’elle embrasse, pour empêcher un frottement trop considérable. Enfin, cette saillie de l’enrayure est faite pour que l’égoût du toit tombe en dehors de la plate-forme. Au surplus, si la pluie étoit chassée par le vent, le chanfrein du couronnement de la plate-forme, et la pente du plancher dirigée sur des égoûts, ne permettroient point aux eaux d’y séjourner.
Telle est la description succincte de ce gerbier, dont on trouvera de plus grands dans notre Mémoire.
Ce gerbier occasionne une dépense plus considérable que celle du gerbier hollandais ; mais nous croyons que la différence n’est pas assez grande, pour ne pas donner la préférence au premier. Quoi qu’il en soit, l’adoption des gerbiers fixes, à toits mobiles, présente de grands avantages pécuniaires et an fermier et au propriétaire
En effet, la construction de chaque grange de notre plan de ferme de six charrues doit coûter à peu près 15,000 fr.
Pour pouvoir resserrer la même quantité de gerbes de blé, il faudroit sept gerbiers : leur construction, à 600 fr. l’un, coûtera 1200 fr. ; plus, une aire de grange pour le battage, accompagnée d’une travée seulement, pour y déposer la quantité de gerbes nécessaire au battage d’une ou deux semaines : la construction de cette grange exigera une dépense d’environ 3000 fr. ; total, 7200 fr. ; différence, 7800 fr.
D’un autre côté, l’entretien annuel de la grande grange sera plus considérable que celui de la petite et des sept gerbiers, parce que la grande élévation de la première, et sa grande largeur, la mettront plus en prise aux avaries des pluies et des vents. Le propriétaire trouvera donc une très-grande économie à adopter cette manière de resserrer les grains en gerbes.
Le fermier y trouvera aussi un grand avantage pécuniaire, 1°. en n’étant pas forcé d’avancer annuellement 100 fr. par chaque meule de grains qu’il sera obligé de construire ; 2°. en trouvant ensuite, dans les gerbiers, des magasins sains et bien disposés pour conserver ses pailles après le battage, sans construire de nouvelles meules.
10°. Chambres à blé. — Greniers à avoine. — À mesure que les grains se battent, et lorsqu’ils sont vannés, on les conserve, savoir : le blé dans des chambres, et l’avoine dans des greniers disposés à cet effet, en attendant le moment de leur vente ou de leur consommation.
Leur bonne conservation dépend de la salubrité des chambres et greniers destinés à les recevoir, et des soins et des précautions qu’il faut prendre pour préserver les grains de la voracité des souris, des oiseaux et des charançons, et de leur propre fermentation.
Ou obtient la salubrité de ces bâtimens