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emploie plus de terrain que la manière ordinaire de les construire.

Enfin, on donnera à ces bâtimens ruraux toute la perfection dont ils sont susceptibles, si on peut les faire communiquer à une petite cour particulière, et pavée, où les cochons iroient se vider, sans pouvoir sortir au dehors. Cette communication seroit fermée par une porte en va et vient, qu’ils parviendroient bientôt à pousser eux-mêmes pour sortir de leur toit, ou pour y rentrer.

C’est ainsi qu’on pourra élever des cochons fins gras, qui ne seront jamais sujets à la ladrerie, et procureront du lard de première qualité, si d’ailleurs leur nourriture est convenable et abondante.

On place ordinairement les toits à porcs dans un recoin de bâtimens, et le plus souvent en appentis contre un pignon ; et, comme les toits à porcs et les poulaillers n’ont pas besoin d’une grande hauteur de plancher, on les accole souvent ensemble.

La Planche VIII offre, sous les côtes 1, 1, et 2, un toit à porcs disposé pour l’engrais de cinq cochons ; sa galerie pour introduire extérieurement leur manger dans les auges, et une petite cour pour leur vidange.

7°. Colombier. Malgré la guerre cruelle que l’on a faite aux pigeons, pendant la révolution, malgré la quantité de grains qu’ils enlèvent à la consommation générale, leur bon goût, leur utilité comme comestible, la destruction qu’ils font de beaucoup de graines parasites et d’insectes nuisibles, et le fumier précieux qu’ils procurent, et qu’on ne pourvoit remplacer par aucun autre, dans tous les cas où son usage est ordonné en agriculture, toutes ces considérations exigent qu’une ferme d’une certaine exploitation ait un colombier.

En économie rurale, on construit des colombiers de deux manières différentes ; savoir, des colombiers de pied en tour, que l’on place isolément soit dans le milieu de la cour, soit dans l’enclos des meules ; et des colombiers en volets, disposés sur l’entrée des fermes, ou sur tout autre passage.

Chacune de ces deux espèces de colombiers a ses avantages et ses inconvéniens, et c’est d’après leur énumération que les propriétaires décideront la préférence qu’ils devront donner à l’une et à l’autre.

Au premier aspect, les colombiers de pied paroissent plus avantageux que les volets. Dans la même surface, ils peuvent contenir plus de pigeons que les derniers ; leur isolement les met d’ailleurs à l’abri de la fréquentation des rats, des belettes, et des fouines ; et le dessous de ces colombiers, que l’on voûte ordinairement, présente un emplacement sain pour resserrer les légumes d’hiver. Mais leur construction est beaucoup plus dispendieuse que celle des colombiers volets, et leur position est plus difficile à bien déterminer. En effet, si, comme on le voit dans beaucoup de fermes, on place un colombier de pied dans le milieu de la cour, il y gênera nécessairement les communications, et interrompra la surveillance du fermier ; si on le place dans l’enclos des meules, ou en dehors de la cour, il sera trop isolé, et les oiseaux de proie pourront en approcher trop facilement.

C’est d’après ces inconvéniens que nous trouvons aux colombiers de pied, que nous nous sommes déterminés à placer celui de notre ferme de six charrues dans un des angles de la cour, au dessous du passage côté 3, qui communique au jardin et au verger.

Dans cette position, il est isolé du corps de logis, et des bâtimens qui sont à sa droite ; son ouverture est exposée, comme le doit être celle de tous les colombiers, au plein midi, mais avec cette différence, qu’ici cette ouverture reçoit