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forment plus qu’une seule corde, au bout de laquelle les pêcheurs font une grande boucle ou bretelle qu’ils se passent au cou, pour tirer le coleret, de la même manière que l’on hale les petits bateaux, pour remonter les rivières. Entre les deux cordes, et à peu près au milieu de leur longueur mesurée jusqu’au point de jonction, l’on attache ordinairement un bâton qui les tient écartées.

Pour se servir du colerot, deux pêcheurs le portent dans l’eau, le plus avant qu’ils peuvent, en tenant les bâtons des extrémités le plus haut possible. Ils lui font décrire une portion de cercle, et, lorsqu’en continuant à se rapprocher l’un de l’autre, ils ont fermé le filet, ils le tirent sur la rive pour prendre les poissons qui y sont renfermés.

Chaque coup, ou chaque traînée du filet, se nomme un trait.

Quelquefois deux hommes aident à mettre cet engin dans l’eau, en le soulevant par le milieu, et lorsqu’il est placé, ils battent l’eau avec des perches, en marchant un peu à côté, mais toujours en avant de ceux qui traînent le coleret, afin d’y faire entrer le poisson. Il est aisé de juger que cette pêche ne peut avoir lieu que dans des eaux peu profondes.

Les anciennes ordonnances ont défendu l’usage du coleret ; cette pêche est en effet une des plus nuisibles, puisqu’elle détruit tout ce que le filet rencontre. (S.)


COLIQUES. Voyez Tranchées.

(Ch. et Fr.)


COLLÉ À LA VOIE, (Vénerie.) Un chien courant ou un limier est colle à la voie, quand, en chassant, il ne s’écarte pas de la piste ou de la voie du gibier. (S.)


COLLETS, (Chasse aux oiseaux.) Les collets de toute espèce présentent, par leur simplicité, un genre de pièges à la portée de tout le monde, et dont l’usage, aussi commun qu’étendu, menace indistinctement toute sorte de menu gibier. Ils sont principalement le fléau de cette foule d’oisillons, que leur petitesse et leur légèreté dérobent au fusil et à une poursuite réglée, et dont les rapines désolent quelquefois les champs et les vergers.

Chacun sait que les collets ne sont autre chose qu’une cordelette d’une matière quelconque, dont une extrémité est nouée en boucle, et dont l’autre, passant par cette même boucle, forme ce qu’on appelle le nœud coulant, qui se serre sur lui-même, lorsqu’une action étrangère tire la cordelette et tend à rétrécir le cercle ou l’anneau que présente le développement du collet. On emploie, pour les faire, plus ordinairement des crins de cheval, quelquefois de la filasse de chanvre, et, pour du gibier un peu fort, des fils de fer ou de laiton, flexibles comme ceux qui servent à monter certains instrumens. Deux crins tordus font un collet capable d’arrêter la plupart des petits oiseaux : on peut en augmenter le nombre, quand on tend pour de plus fortes espèces ; mais quatre crins donnent en général toute la résistance que l’on peut désirer. Quand le gibier, en se débattant, a fait prendre un mauvais pli à ces collets, on les rend à leur état naturel en les mouillant.

Les différentes manières de tendre ce piège lui ont valu diverses désignations : ainsi on distingue les collets trainans, les collets piqués ou à piquet, les collets pendans, et enfin les collets à ressort.

Les collets trainans sont appelés ainsi, parce qu’on les dispose à plate terre, et dans l’intention d’y arrêter, par les pattes, les oiseaux qui marchent et courent, au lieu de sautiller. On les tend plus habituellement le long des raies de champs et des sillons, au moyen d’un