des divers climats qu’ils traversent. Un myriamètre de distance en longueur suffit quelquefois pour donner au climat des propriétés très-différentes, en raison de ce qu’il se trouve placé au midi ou au nord d’une haute montagne. La différence est encore plus frappante lorsqu’il s’agit des divers degrés d’élévation du sol au dessus du niveau des eaux de la mer. Deux cents mètres de plus ou de moins d’élévation produisent, dans les différentes régions, des différences qui se reconnoissent aisément à la nature des végétaux qui y croissent spontanément. Des physiciens ont observé qu’à la même élévation correspondante à la hauteur de l’atmosphère, on trouvoit sur les hautes montagnes des deux hémisphères, à peu près les mêmes séries de plantes. Ainsi les végétaux pourroient, jusqu’à un certain point, servir de baromètre, et marquer l’élévation du lieu où ils se trouvent. Beaucoup d’entr’eux indiquent assez exactement, à des yeux exercés, la nature du terrain où ils croissent. Enfin, une des connoissances les plus utiles aux agriculteurs français, est celle des propriétés des bassins dans lesquels leur culture est établie.
On donne le nom de bassin à ces grands espaces de terrains qui se trouvent circonscrits par des chaînes de montagnes du premier, du second ou du troisième ordre, et qui ont été visiblement le réceptacle des eaux, à des époques où, retenues par quelques obstacles, elles ne pouvoient s’écouler vers la mer. Presque tous ces bassins sont traversés, les plus petits par des fontaines, des ruisseaux ou des torrens intermittens ; ceux d’une moyenne grandeur, par des rivières navigables, et les plus grands par des fleuves majestueux. Tels sont ceux qu’ont formés le Rhône, la Seine, le Rhin, la Meuse, l’Escaut, etc. On compte environ quatorze de ces bassins dans l’étendue actuelle de la République.