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un terrain garni de ces cages, elle devient bien plus abondante encore, parce que ce qui échappe aux coups de fusils ne manque guères de se précipiter, en fuyant, dans ces filets. On peut emplover ce même appareil dans toutes les contrées où le passage des cailles se fait appercevoir d’une manière sensible.

À la Chine, on prend les cailles au vol avec des troubles légères que les Chinois manient fort adroitement ; et les bergers de la Crimée en prennent beaucoup avec une petite corbeille d’osier, attachée à une perche, dont ils couvrent la caille blottie sur la terre. (S.)


CAILLOUX, (Pêche.) Au lieu du plomb, qui est cher, les pêcheurs se servent quelquefois de cailloux pour lester leurs filets et leurs cordes ; ils les choisissent de forme allongée, afin de pouvoir les attacher plus aisément et plus solidement. (S.)


CAMELINE, MYAGRE, myagrum, genre de plantes à fleurs polypétalées, de la tétradynamie siliculeuse, de la famille des crucifères, qui a pour caractère un calice de quatre folioles concaves et caduques ; une corolle de quatre pétales à onglet étroit et à sommet arrondi, six étamines, dont deux plus courtes ; un ovaire supérieur ovale, chargé d’un style à stigmate obtus.

Fleurs, polypétales, portées par des pédoncules d’un pouce de longueur, formant des épis clairs ou lâches aux extrémités des branches : elles sont composées d’un calice peu couvert et à quatre folioles ; de quatre pétales jaunâtres et en croix ; de six étamines, deux courtes et quatre longues, avec des anthères simples ; d’un germe supérieur et ovale, et d’un style conique ou en alêne, persistant et terminé par un stigmate obtus.

Fruits. Les silicules de la plante sont petites, ovoïdes, ou en forme de poires, plus larges dans leur partie supérieure, bordées et couronnées au sommet par le style de la fleur ; chaque silicule est à deux loges, et renferme dix à douze petites semences ovoïdes et rouges.

Feuilles. Elles sont un peu velues, vertes, molles et pointues, embrassent la tige par leur base, où elles ont deux petites oreillettes ; leurs bords sont légèrement dentelés.

Port. La tige est droite, cylindrique, et rameuse vers son sommet ; ses rameaux sont lisses et remplis d’une moelle spongieuse.

Lieu. Rien n’est moins rare aux environs de Paris : elle croît naturellement dans les seigles, les orges et les avoines.

Propriétés. Elle est cultivée pour sa graine, dont on retire, par expression, une huile bonne à brûler, pour les cuirs et pour les laines.

La cameline change de nom selon le canton où on la cultive ; dans les pays circonvoisins de Calais, ou l’appelle camomen ; dans la Picardie, camornille ; et dans d’autres, sesame d’Allemagne. Elle s’apperçoit dans tous les lins, parmi lesquels sa graine se mêle. Les cultivateurs, à la vérité, ne se plaignent pas du dommage qu’elle leur cause, parce qu’on peut la rouir et la filer avec le lin ; cependant, il faut l’avouer, si la graine de cameline s’y trouvoit dans une certaine quantité ils ne manqueroient pas de chercher et de trouver les moyens de s’en débarrasser, vu que sa filasse est bien inférieure.

Dans les campagnes des environs de Béthune et de Saint-Omer, on cultive beaucoup de cameline ; elle est destinée à remplacer le lin, le colza, les pavots ou œillets que l’intempérie des saisons a détruits, tantôt par des gelées inattendues, tantôt par l’ardeur du soleil ou