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et les beurres s’adoucissent ; puisqu’enfin les beurres les plus forts, tenus en fonte sur le feu jusqu’à ce qu’il se soit formé un précipité au fond du chaudron, deviennent susceptibles d’être encore employés à la cuisine. J’invite les ménagères à réfléchir sur ces observations de pratique.

Je termine en disant que cette méthode de conserver le beurre, de préférence à celle de le saler, n’a été vraisemblablement adoptée qu’à cause de l’excessif prix du sel ; car, dans les cantons désignés autrefois sous le nom de pays de gabelles, à peine l’usage de saler le beurre y est-il connu, tandis que, pour ceux qui jouissoient de la franchise, cette pratique étoit constamment employée. (Parm.)


BILLE-BAUDE, (Vénerie.) Lorsque le valet de limier n’a point détourné, et que l’on foule et quête avec tous les chiens dans plusieurs enceintes, cela s’appelle chasser ou fouler à la billebaude. (S.)


BILLOT, (Médecine vétérinaire,) morceau de bois droit, arrondi, gros comme le doigt, à peu près semblable au canon d’un mors de bride qu’on met transversalement dans la bouche du cheval sur-tout. On le maintient par deux ficelles, qui partent des deux bouts, s’élèvent le long des joues, et se fixent à la nuque.

Le billot est environné de substances médicamenteuses, enveloppées par un linge clair et propre, et indiquées par la maladie ; c’est sur-tout dans ces médicamens que consiste le billot. Dans le cas de maladies pestilentielles, (glossanthrax, angine, péripneumonie gangreneuses, etc.) on compose le billot d’assa fœtida, de camphre et d’oximel ; on peut y joindre encore le quinquina en poudre.

Dans les angines et les péripneumonies inflammatoires, on fait simplement le billot avec le miel, l’oximel, et la farine de graines de lin, ou de la poudre de racine d’althéa. Si ces maladies étoient catarrhales, on joint au miel l’iris de Florence et la fleur de soufre.

Pour les toux quinteuses et opiniâtres, on broie dans le miel des figues grasses, et on y incorpore une très-légère quantité de camphre et de sel de nitre ; si à cet état se joint la foiblesse, on ajoute de plus la thériaque ; si la toux est grasse et difficile, on fait dissoudre dans le miel le suc de réglisse.

On laisse le billot dans tous les instans où l’animal ne mange, ni ne boit : on l’entretient et on le renouvelle suivant les cas.

Le billot n’est qu’un moyen accessoire, et il doit être secondé par le traitement principal de la maladie ; mais on ne doit pas le négliger, comme ayant de bons effets sur les parties sur lesquelles il est directement appliqué, et sur les parties voisines auxquelles l’effet des médicamens peut s’étendre.

Dans les cas d’angines gangreneuses et de glossanthrax, il convient de faire dans la bouche des injections fréquentes d’eau vinaigrée, et de les faire pénétrer le plus profondément qu’il est possible, sans cependant élever la tête de l’animal, afin que la liqueur tombe facilement en entraînant les humeurs altérées fournies par la partie malade. (V. Charbon, etc.)

(Ch. et Fr.)


BISAILLE. Voyez Pois Gris et Vesce. (Toll. aîné.)


BLANC, ou MEUNIER, (Maladies des végétaux.) Dans cette maladie, les feuilles sont couvertes d’une poussière blanche, qui est un véritable champignon (Mucor erisiphæ.) On ne connoît aucun moyen curatif, si ce n’est d’ôter les feuilles, pour faire cesser les