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pides et les mieux exposés. La masse de la population aisée étoit réunie dans les villes, s’occupant de manufactures, de fabriques, des arts mécaniques, et quelques individus, des beaux-arts et des sciences. Celle des campagnes étoit rare, dispersée sur une grande étendue de territoire, sans industrie, sans force et sans énergie, et dans un état de misère déplorable. Les biens territoriaux avoient peu de valeur, et les revenus de l’État, malgré la gêne qu’ils occasionnoient aux peuples chargés de les acquitter, étoient très-médiocres.

Léopold étudia le système de gouvernement qui régissoit le pays qui lui étoit confié ; il en reconnut les vices, et s’occupa avec ténacité des moyens de les faire disparoître. Il eut à lutter contre les corps de la noblesse et du clergé, et contre les corporations des villes, qui avoient un intérêt au maintien des abus, parce qu’ils en profitoient. Il les obligea de contribuer, en proportion de leur fortune, aux charges de l’État, et, par ce moyen, il en fit des citoyens. Il éleva au même rang les habitans des campagnes, qui, regardés jusqu’alors comme de simples ilotes, n’en étoient pas moins chargés, presque seuls, de fournir aux dépenses du gouvernement : enfin, il fit disparoître les lois réglementaires et prohibitives qui entravoient l’économie rurale et le commerce des produits de la culture. Les ordonnances et les édits rendus à cet égard, composent deux volumes in-4°., qui n’ont pour but que d’abroger ces gothiques lois désastreuses. Son code rural, au contraire, est renfermé dans ces deux seuls articles.

« Liberté illimitée à tous citoyens de cultiver sur leur terrain toutes les productions qui leur conviennent, et de la manière qu’il leur plaît.

» Et liberté limitée, seulement dans quelques circonstances