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des coupes ordinaires se fait, chaque année, dans la même forêt ; mais, si des besoins extraordinaires, et qui ne sont que trop répétés depuis quelque temps, semblent exiger des coupes plus considérables que celles que l’on appelle régulières, on procède alors à asseoir de nouvelles ventes, ou à marquer des assiettes extraordinaires. Voyez au mot Forêt. (S.)


ASSOLEMENT, partage des terres arables, qui composent une ferme, en grandes portions ou soles, pour les ensemencer diversement, ou les laisser successivement en jachères. La méthode d’assoler varie suivant la nature des terres, les usages, les facultés des cultivateurs, et toutes les modifications des localités. Voyez l’article Succession de cultures. (S.)


ASSURANCE, (Vénerie.) Voyez le mot Aller. (S.)


ASTRAGALE, Astragalus, ancien genre de plantes qui a éprouvé beaucoup de variations dans la circonscription de ses espèces, ajourd’hui fixée pour longtemps, par la savante et belle monographie que vient de publier Décandolle. Après avoir écarté toutes les espèces anciennes qui appartenoient à d’autres genres, il en reste à celui-ci cent quarante-deux, déterminées avec exactitude, et les plus nouvelles figurées avec élégance dans cet intéressant ouvrage. Elles sont originaires des zones froides, tempérées et chaudes ; mais la plupart se rencontrent dans les climats tempérés. On les trouve dans des terrains très-variés, depuis le sable pur er stérile, jusqu’aux sols tourbeux qui, n’étant composés que d’humus végétal, donnent les plus belles productions. Les racines boiseuses et d’une longue vitalité de la plupart des espèces, s’enfonçant en terre à de grandes profondeurs, les rendent propres à tirer des couches inférieures les fluides dont une longue suite de cultures a épuisé les conciles supérieures. Ces plantes sont mangées avec avidité par les bestiaux, et beaucoup d’entr’elles sont propres à faire des pâturages, et à donner des fourrages verts et secs dans des proportions très-considérables. Ce genre pourroit donc être d’une grande utilité, si l’on savoit faise usage de plusieurs des espèces qui le composent. Nous allons indiquer celles qui nous paroissent les plus intéressantes.

Le genre astragale est le premier de la cinquième section de la classe onzième de Tournefort, qui la nomme classe des fleurs polypétales papilionacées. Linnæus le range dans sa diadelphie decandrie, ou sa dix-septième classe, deuxième section. Il fait partie de la grande et belle famille des plantes légumineuses, et se trouve placé dans la onzième section de la classe quatorzième de la méthode naturelle de Jussieu. Enfin, dans le système agronomique, ce genre doit être rangé dans la seconde série qui renferme les plantes propres à la nourriture des animaux utiles.

Le nom d’astragale est un mot grec, qui signifie talon, et particulièrement l’os du talon des bêtes à pied fourché. C’est employer du grec fort mal à propos ; car on ne remarque rien dans les plantes de ce genre qui ressemble à cette partie.

Ses caractères sont d’avoir un calice tubuleux, à cinq dents, une corolle, dont l’étendard est plus long que les ailes et la carène ; un légume variable dans sa forme, mais toujours biloculaire.

Les espèces indiquées par quelques agronomes modernes, comme utiles à l’économie rurale, sont au nombre de trois. À celles-là nous en ajouterons quatre autres qui nous paroissent propres à remplir le même objet ; nous nous contenterons de donner des unes et des autres des descriptions différentielles, abrégées,