nie. Il fait partie de la famille des asphodéloïdes, dans l’ordre naturel, et se trouve compris dans la classe troisième, ou des monocotylédones à étamines périgynes.
Le caractère de ce genre consiste dans sa corolle divisée en six parties, six étamines dilatées à leur base, et recouvrant l’ovaire en forme de voûte ; un ovaire supérieur arrondi, duquel s’élève un style terminé par un stigmate simple, et enfin dans une capsule globuleuse, trigone, charnue, à trois loges qui contiennent des semences triangulaires.
Son nom, qui est grec, signifie en latin, hasta ou hastula regia, bacillus regius ; et en français, sceptre, par allusion à la forme qu’affectent ses fleurs disposées en longs et gros épis, qui imitent un bâton royal.
Parmi le petit nombre d’espèces qui composent ce genre, il n’y en a que deux que leurs propriétés puissent faire rechercher dans l’économie rurale et le jardinage ; ce sont, l’asphodèle jaune, et l’asphodèle rameuse, dont il sera question dans cet article.
L’asphodèle jaune, Lam. Dict. n°. 1, (asphodehis luteus L.) nommée asphodèles luteus flore et radice, Inst. R. herb., et vulgairement verge ou bâton de Jacob, est une plante vivace, herbacée, d’un beau port.
Racines, composées de beaucoup de fibres charnues, tubéreuses, cylindriques, jaunes, disposées en faisceau étalé, qui forment touffe, et occupent un diamètre de deux pieds environ, à une profondeur de vingt à vingt-cinq pouces.
Tiges, partant du milieu des faisceaux de racines, droites, cylindriques, dépourvues le plus ordinairement de rameaux latéraux, couvertes de feuilles dans les deux tiers de leur partie inférieure, et de fleurs dans le tiers de la partie supérieure ; s’élevant, de trois pieds de haut environ, se fanant et se desséchant à la fin de l’été.
Feuilles, longues, étroites, presque filiformes, striées, anguleuses, et diminuant de longueur à mesure qu’elles se rapprochent de l’extrémité de la tige à laquelle elles sont attachées par une membrane large, transparente et amplexicaule.
Fleurs, grandes, d’un beau jaune d’or, formant un épi, ou un thyrse d’un pied de long ; elles sont de forme un peu irrégulière, portées chacune sur un pédoncule court qui les attache à la tige. Les étamines sont d’inégale grandeur et recourbées en arrière ; elles paraissent en prairial, et durent jusqu’en messidor.
Fruits, globuleux, de quatre lignes de diamètre, légèrement triangulaires, d’abord verts, ensuite jaunes en mûrissant, divisés en trois loges qui renferment beaucoup de semences brunes et triangulaires, lesquelles mûrissent à la fin de l’été.
Lieux. Elle croît au Levant, dans plusieurs îles de l’Archipel, en Sicile et en Italie, dans les terrains sablonneux, à des expositions découvertes et chaudes.
Usages. Suivant Hoffmann, la racine de cette asphodèle est âcre, irritante, et est employée, en médecine, sous différentes formes, comme un bon médicament. On s’en sert dans les affections du calcul des reins et de la vessie, dans l’hydropisie, les engorgemens catarrheux, et les fièvres malignes. Sa dose est depuis un gros jusqu’à une demi-once, infusée dans de l’eau ou du vin.
Si ce remède étoit aussi efficace qu’on le dit, cette plante seroit, sans doute, un des plus utiles présens faits à l’humanité ; mais on ne le cite ici que sur le témoignage des anciens ; et, dans ce moment, il paroît qu’on y a peu de confiance, puisqu’on ne l’emploie que rarement dans des maladies malheureusement trop communes.