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de rayon, une explosion violente qui dura cinq ou six minutes.

Ce furent d’abord trois ou quatre coups semblables à des coups de canon, suivis d’une espèce de décharge qui ressembloit à une fusillade, après quoi on entendit comme un épouvantable roulement de tambours. L’air étoit tranquille, et le ciel serein, à l’exception de quelques nuages, comme on en voit fréquemment.

Ce bruit partoit d’un petit nuage qui avoit la forme d’un rectangle, et dont le plus grand côté étoit dirigé est-ouest. Il parut immobile pendant tout le temps que dura le phénomène ; seulement les vapeurs qui le composoient s’écartoient momentanément de différens côtés, par l’effet des explosions successives. Ce nuage se trouva à peu près à une demi lieue au nord-nord-ouest de la ville de l’Aigle. Il étoit très-élevé dans l’atmosphère ; car les habitans de la Vassolerie et de Bois-la-Ville, hameaux situés à plus d’une lieue de distance l’un de l’autre, l’observèrent en même temps au dessus de leurs têtes. Dans tout le canton sur lequel ce nuage planoit, on entendit des sifflemens semblables à ceux d’une pierre lancée par une fronde, et l’on vit en même temps tomber une multitude de masses solides exactement semblables à celles que l’on a désignées sous le nom de pierres météoriques.

Ces pierres ont été lancées dans une étendue elliptique d’environ deux lieues et demie de long, sur à peu près une de large, la plus grande dimension étant dirigée du sud-est au nord-ouest par une déclinaison d’environ 22 degrés.

Les plus grosses pierres sont tombées à l’extrémité sud-est du grand axe de l’ellipse : les plus petites sont tombées à l’autre extrémité, et les moyennes entre ces deux points. La plus grosse de celles que l’on a trouvées pesoit 17 livres et demie, et la plus petite deux gros. En comparant tous les récits que l’on a faits sur les globes de feu qui ont lancé des pierres, je me suis assuré que cette description leur convient à tous très-exactement.

Depuis que ce singulier phénomène a été constaté, on a eu le récit officiel de plusieurs aérolithes tombés récemment en France et en Allemagne. Il paroît donc que la chute de ces masses n’est pas très-rare, et l’ignorance où l’on est resté pendant si long-temps sur ce point, n’étoit que l’effet presque insurmontable du préjugé scientifique, qui faisoit regarder leur chute comme une fable, parce qu’on ne pouvoit l’expliquer.

Il y a lieu de croire que, par cela même, beaucoup de ces événemens ont été ignorés, ou sont restés répandus et transmis parmi les peuples des campagnes, avec tant d’autres traditions que l’on méprise pour l’ordinaire, et qui cependant quelquefois tiennent d’assez près à la vérité. (I. B.)


AFFAISSER, (Jardinage pratique.) Voy. Plombage.


AFFOURER, AFFOURAGER. Ces deux mots signifient l’action de donner du fourrage aux animaux nourris dans les fermes, soit que l’on en garnisse les râteliers, soit qu’on le présente au bétail de toute autre manière. (S.)


AFFRICHER est le contraire de défricher. On laisse affricher un terrain lorsqu’on néglige de le cultiver, et qu’on l’abandonne aux mauvaises herbes et à toutes les plantes nuisibles qui y croissent et s’y reproduisent. (S.)


AFFÛT. Un chasseur qui se poste le soir à la lisière d’un bois, pour y attendre le gibier, est à l’affût. Cette chasse est fondée sur la connoissance des habitudes des animaux quadrupèdes, habitans des forêts, qui en sortent à l’approche de la