odorant : quand il est pur, il est blanc et cristallisé. On s’en sert dans la peinture pour faciliter l’action dissolvante de quelques résines ; il forme alors des vernis durs, élastiques qui ne se gercent pas. Quand on l’associe avec l’essence de térébenthine, il ne faut mettre qu’une demi-once ou cinq huitièmes de camphre par pinte d’alcool ; car il dénatureroit le vernis qu’il rendroit farineux. Ou l’emploie en médecine comme calmant et antispasmodique ; on l’administre, dans les épizooties, avec beaucoup de succès, aux animaux, en le mêlant à parties égales avec le nitre ; on l’associe avec l’arsenic pour la préparation qui sert à conserver les animaux. Kosegarten est le premier qui ait retiré l’acide camphorique par une distillation répétée du camphre avec l’acide nitrique. M. Bouillon Lagrange a beaucoup étendu nos connoissances sur cet acide et ses combinaisons, qui sont appelées camphorates. Il cristallise en aiguilles transparentes qui deviennent opaques à l’air ; il faut cent parties d’eau pour en dissoudre une ; il se volatilise sans s’altérer : il diffère de l’acide benthique.
Acide cicérique. On retire des pois chiches une liqueur acide dans laquelle MM. Déyeux et Proust ont démontré la présence de l’acide oxalique. M. Dispan a cru qu’elle s’y trouvoit mêlée avec un autre acide qu’il appelle cinétique ; mais il paroît que cette substance n’est qu’une réunion des acides oxalique, malique, et d’un peu d’acide acéteux.
Acide citrique. L’acide citrique se trouve dans un grand nombre de fruits, tels que les fraises, framboises, verjus, abricots, cerises, et dans le citron. Georgius, Schèele, ont publié plusieurs procédés pour se le procurer pur et concentré. Fourcroy a conseillé depuis long-temps, pour utiliser cet acide qui existe abondamment dans nos colonies, de le saturer par de la chaux, et de nous l’envoyer ainsi en France. Dizé a reconnu qu’en décomposant le nitrate de chaux, il falloit ajouter un excès d’acide sulfurique pour brûler et détruire le mucilage qui tend toujours à dénaturer l’acide citrique ; il l’a obtenu très-blanc et très-bien cristallisé. Il a une saveur acide bien prononcée ; une partie est soluble dans deux ou trois parties d’eau ; il s’effleurit légèrement à l’air sec, et il en attire l’eau quand il est dans un atmosphère humide. Peu employé en chimie, ses propriétés en médecine sont celles de tous les acides. La propriété que Haram lui a reconnue, d’arrêter les effets délétères de la ciguë, lui est sans doute commune avec tous les acides, et, comme eux, il est rafraîchissant et antiseptique.
On prépare une limonade très-agréable avec un mélange d’acide citrique et de sucre, le tout aromatisé par de l’huile essentielle de citron.
Acide chromique. Le plomb rouge de Sibérie contient, d’après les expériences de M. Vauquelin, un nouveau métal qui se trouve dans cette substance à l’état d’acide ; la propriété très-remarquable qu’il possède, de colorer toutes ses combinaisons, a fait donner au métal le nom de chrome, et à l’acide celui de chromique. Le citoyen Pontier a trouvé, dans le département du Var, du chromate de fer en assez grande quantité, pour fournir aux arts de l’acide chromique. Employé dans les manufactures de porcelaine, à l’état d’oxide ou d’acide, il donnera des couleurs vert d’émeraude plus belles que celles du cuivre ; et mélangé avec l’antimoine et le plomb, des nuances vert-serin très-agréables. Sa combinaison avec les oxides fournira aux peintres des couleurs très-brillantes et très-solides.
Acide fluorique. On a donné le nom d’acide fluorique à l’acide retiré par Bergman et Schèele, du spath fluor.