rabougris. L’abroutissement occasionné par le bétail conduit à dessein ou abandonné dans les bois, est un des délits forestiers que les lois punissent, mais qui néanmoins ne se renouvellent que trop souvent : si, à proprement parler, il ne concourt pas à la destruction des forêts, on doit le compter au nombre des plus puissans moyens de leur détérioration. (Sonnini.)
ABSINTHE. Cette plante a été si fortement recommandée par les anciens médecins, qui lui attribuoient de grandes propriétés, que nous croyons utile de rapporter l’analyse faite par Kunsmuller, de l’absinthium vulgare. Il a retiré de douze onces de cette plante, par la décoction et évaporation,
Résine sèche | 48 |
Muriate de potasse | 12 |
Acide végétal | 50 |
Acide végétal et potasse | 2 14 |
3 24 | |
L’analyse de 90gr de cendres a donné, | |
Muriate de potasse | 3 |
Sulfate de potasse | 1 |
Carbonate de chaux | 59 |
Alumine | 5 |
Sulfate de chaux | 5 |
Silice | 4 |
Oxide de fer | 3 |
80 | |
Perte | 10 |
90 |
Il nous reste maintenant à donner les préparations d’absinthe actuellement usitées en médecine. (Roard.)
Conserve d’absinthe. La conserve d’absinthe est un médicament dont les propriétés médicinales sont les mêmes que celles de la plante : souvent, en pharmacie, cette conserve sert d’excipient à d’autres médicamens.
On prépare ordinairement la conserve d’absinthe de la manière suivante :
Prenez sommités d’absinthe récente quatre onces, sucre huit onces ; on pile le tout ensemble dans un mortier de marbre avec un pilon de bois, jusqu’à ce que la plante soit réduite en pulpe ; on la met sur un tamis de crin, et, avec une spatule de bois suffisamment large, on force la pulpe à passer au travers du tamis ; si la pâte se trouve trop consistante, on y ajoute un peu d’infusion d’absinthe qu’on prépare à cet effet.
On peut encore préparer la conserve d’absinthe avec la poudre de cette plante ; cette méthode même est préférable à la première.
Prenez poudre de grande absinthe trois onces, eau distillée d’absinthe huit onces, sucre une livre et demie ; on met dans un vaisseau convenable la poudre d’absinthe ; on la délaie avec de l’eau d’absinthe ; on laisse macérer ce mélange à froid, pendant environ cinq à six heures, il prend la consistance d’une pulpe ; alors on fait cuire le sucre à la plume ; on délaie avec un bistortier la pulpe dans le sucre, tandis qu’il est chaud et encore liquide ; on fait chauffer un peu le mélange afin que le sucre pénètre bien la pulpe ; on met ensuite la conserve dans un pot et on la garde pour l’usage.
Extrait d’absinthe. On prend la quantité que l’on veut d’absinthe ; on la fait bouillir pendant un quart d’heure dans environ nuit à dix fois son poids d’eau de rivière, si elle est récente ; et dans au moins vingt fois son poids d’eau, si elle est sèche ; on passe la décoction au travers d’un linge avec forte expression ; on fait bouillir le marc une seconde fois dans une moindre quantité d’eau ; on passe de nouveau avec expression ; on réunit les liqueurs ; et, après les avoir