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fait avec des dents de fer, (pl. II, fig. 8) en la tenant du côté des épis pour la démêler et en enlever les fanes.

 » On commence la ruche sur le bord du métier, en liant peu de paille d’abord, et en l’augmentant successivement jusqu’à la septième ou huitième maille, qui doit être de la grosseur du rouleau. Le lien doit s’insinuer dans les trous du côté intérieur du métier, de manière qu’en lui faisant faire le cercle pour l’insinuer dans le trou suivant, l’écorce du lien se trouve extérieurement à la partie supérieure de la maille, ce qui permet de le tirer fortement à soi. (Fig. 9)

» En commençant le second tour, qui se monte en spirale sur le premier, on insinue un poinçon dans la paille du premier tour, de manière que le fer du poinçon fait X avec les liens des premières mailles, et par ce moyen les mailles des rouleaux supérieurs et inférieurs se croisent et se lient fortement en X ; ou bien on prend un osier, on en ôte la moelle, on le rend souple en le rétrécissant, s’il est trop large, en coupant les nœuds, en taillant le plus gros bout un peu en pointe.

» Avec le poinçon, on perce le rouleau inférieur au quart de son épaisseur ; ou prend le brin d’osier à plat, on l’insinue intérieurement dans le rouleau, à côté de la lame du poinçon ; l’osier ainsi placé, on le tire à soi dans sa longueur, à douze à quinze lignes près, on l’engage et le cache entre les deux rouleaux. On passe le poinçon dans la maille suivante ; et faisant faire le cercle au brin d’osier, on insinue sa pointe dans le rouleau et on le tire extérieurement, de manière que la maille se trouve liée, ayant l’écorce de l’osier en dessus, et puis on fait de même la maille suivante.

» Il faut à chaque maille insinuer le poinçon en droite ligne ; si on le faisoit en plongeant ou en élevant la pointe, on ne conserveroit pas le diamètre uniforme que doit avoir la ruche ; on doit espacer bien également ses mailles.

» On couche entre les rouleaux de paille les extrémités des liens que l’on emploie ; et chaque fois que l’on voit que le rouleau diminue de grosseur, on écarte un peu la paille liée pour y en insinuer douze ou quinze brins. Celui qui fera la ruche aura sous sa main un petit bâton de la longueur du diamètre intérieur de la ruche, pour mesurer à chaque tour, afin de se maintenir dans le diamètre convenu.

» Quand on est au quatrième ou cinquième tour, on coupe les liens qui unissent la ruche au métier ; on ôte un à un tous les liens coupés, de manière que la ruche commencée se trouve entièrement séparée du métier ; alors on rattache ce premier tour en le liant avec le second, et mettant dessus le rouleau quelques brins de paille pour le rendre uni ; on retourne la ruche, et on la continue jusqu’à ce que l’on soit arrivé à douze ou quinze pouces de hauteur ; au dernier tour on fait les deux entrées opposées, on diminue la paille en approchant de la fin, et on arrive en mourant à une hauteur uniforme.

» On se souviendra que le rouleau de paille par lequel on a commencé la ruche sur le métier est toujours le haut, où se fait le plancher.

» Manière de faire le plancher. Quoique l’expérience m’ait démontré les avantages d’un plancher fait en bois, voici la manière de le faire en tissu de paille.

» Je distingue, le rouleau du plancher, les mailles de la ruche, le petit rouleau.

» Le rouleau supérieur du corps de la ruche, se nomme le rouleau du plancher, parce que c’est sur l’intérieur de ce rouleau que le plancher doit être adhérent par cinq doubles attaches.

» On nomme mailles de la ruche, les