riode dont il est ici question, l’usage des exutoires, il seroit peut-être inutile de les faire ; car, quelle révulsion attendre dans une machine dont les fonctions languissantes dès l’invasion de la maladie, a encore été accablée de la lenteur meurtrière de tant d’accidents redoutables ? Comment arrêter les progrès des anthrax, des tumeurs critiques, des gonflemens aux articulations, des dépôts profonds, formés par une matière déléterre, dont l’âcreté a été augmentée par la fermentation, la chaleur, la fièvre et la durée de la maladie ? Comment éviter les symptômes consécutifs de cette petite vérole ? Je le répète, si l’on n’a pas vaincu la nature du virus dans les deux premières époques de l’affection, il est impossible que les malades résistent aux délabremens que susciteront les derniers.
Je suppose maintenant que la curation a été faite savamment, que la dessiccation est commencée et paroît se préparer sans orages ; qu’on ne s’y trompe pas, rien n’est encore assuré : il reste beaucoup d’humeur variolique mêlée au sang ; donc, il est de nécessité indispensable de l’en purger par tous les moyens déjà indiqués ci-dessus. Ce quatrième état est long dans la petite vérole maligne, et la durée de son traitement doit surpasser celle des tems pendant lesquels il forme des maladies consécutives.
Est-ce faire un double emploi que de rectifier les erreurs insérées dans ce dictionnaire, au mot inoculation ? Si le rédacteur de cet article a eu pour but la vérité, il faut la lui montrer : il a voulu la propager, et moi aussi. Il préfère la méthode des piquûres, d’après le témoignage de Gandoger. Il dit avoir inoculé 300 enfans, « il n’y en a pas un seul qui n’ait eu des convulsions ». On regarderoit comme une faute typographique, le mot n’ait, si l’on ne lisoit pas dans la colonne qui précède « les convulsions surviennent : elles sont toujours d’un bon augure ». (Voyez tome V, page 684, colonne deuxième et suivante). « La méthode, par incision, ne peut pas supporter le parallèle (avec celle des piquûres) Il est à craindre qu’on ne la communique (la petite vérole) au sang… Elle entraîne toujours après elle une plaie, quelquefois même, un ulcère… Elle sert (dit-on) de cautère aux humeurs viciées : mais à examiner la chose de bien près, ce prétendu avantage est purement imaginaire ». Page 686, colonne première. Cette décision est positive. Si l’on a lu ce qui précède, on s’est convaincu que le virus varioleux exerce quelquefois des ravages mortels, dans les sujets mêmes qui ont la petite vérole la plus bénigne : c’est probablement ce qui a engagé l’auteur, dont nous rapportons l’opinion, à faire une énumération des désastres que cette maladie laisse à sa suite. « Quand la petite vérole ne seroit pas le tombeau de l’amour », dit-il éloquemment, il faudroit encore inoculer, pour conserver la beauté