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doit encore ici continuer le traitement antiphlogistique. On y joint les révulsifs qui fassent dériver la matière morbifique vers la surface et particulièrement aux extrémités. On les rend d’autant plus irritans que la tête est plus gravement attaquée. Ainsi, les sinapismes, les vésicatoires, les bains attractifs sont unis aux fomentations, aux saignées, aux boissons très-rafraîchissantes, aux émulsions, aux bains, etc.

Il survient quelquefois une salivation abondante chez les malades qui ont la tête surchargée de petite vérole. Elle irrite quelquefois la bouche au point d’enflammer et de corroder les organes qu’elle renferme. On prévient ces inconvéniens en gargarisant souvent avec l’oxicrat ou l’eau de miel. Il seroit dangereux d’employer des remèdes qui arrêtassent cette excrétion, car elle débarrasse une partie du virus. Sa suppression naturelle est fâcheuse, si elle n’est pas remplacée par une diarrhée, ou le gonflement des extrémités, ou des urines très-abondantes : ces mutations arrivent particulièrement au tems de la dessiccation des boutons. Pour ne pas revenir sur cet objet, nous ajouterons ici qu’il est indispensable de remplacer la salivation par des purgatifs, des vésicatoires et des boissons un peu diurétiques.

La diarrhée, au second degré de la petite vérole, n’est fâcheuse que quand elle devient excessive. Dans ce cas, elle irrite les viscères du bas ventre, attire le virus sur eux. Il faut prévenir cette métastase par des lavemens émolliens, des fomentations et de légers parégoriques.

Les hémorragies de la seconde période sont salutaires toutes les fois qu’elles ne se déclarent point avec les signes de malignité : elles empêchent la formation des engorgemens inflammatoires. Celles des intestins est plus à craindre, parce qu’il paroît qu’elle est ordinairement accompagnée de dissolution. Ce n’est pas ici le lieu d’en parler. Le plus grand nombre des auteurs regardent l’écoulement des règles, comme un symptôme dangereux : c’est un préjugé erroné. Elles sont aussi favorables que les hémorragies du nez.

Quoiqu’il en soit, le sommet des boutons se remplit de matière purulente, pendant que leurs bases sont dans un véritable état d’inflammation. Leur volume s’augmente considérablement par la suppuration. La peau est d’autant plus enflammée que les abcès sont plus nombreux : cette inflammation diminue, quand la suppuration des boutons est complette. Quand à cette époque, il y a des boutons intérieurs : le danger est plus grand par rapport à l’inflammation de la bouche, de l’arrière bouche, de l’œsophage, de la trachée artère, etc. ; d’où la déglutition difficile ou impossible, la gêne de la respiration, celle du cerveau, les affections comateuses, etc. : dans ces cas, on emploie les ventouses scarifiées aux épaules, ou un large vésicatoire à la nuque.

La suppuration des pustules varioleuses forme la troisième pé-