Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1800, tome 10.djvu/559

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

battage, on lui donne huit battoirs au lieu de quatre. Ou construit des tambours de deux mètres de longueur, et alors on peut augmenter le diamètre. En donnant plus de longueur au battoir et au cylindre, il passe dans le même espace de tems une plus grande quantité de paille, et le battage se trouve accéléré, sans qu’il soit besoin d’augmenter de beaucoup la force motrice.

Il y a sur l’arbre horizontal de notre machine trois poulies de diamètre différent qui correspondent à trois autres poulies de diamètre inégal. Cette combinaison qui a l’avantage de donner aux cylindres le degré de vitesse dont on a besoin, est omise dans d’autres machines où il n’y a qu’une seule poulie sur l’arbre horizontal et une autre sur l’axe du cylindre. Il est moins aisé alors de régler le mouvement des cylindres.

Dans certaines machines l’espace qui se trouve sous le tambour est formé par un revêtissement auquel on fixe huit ou neuf pièces de bois en saillie, qui ont les mêmes dimensions que les battoirs du tambour, et qui leur sont parallèles.

Ce revêtissement occupe l’espace compris depuis le cylindre inférieur jusqu’à la ligne qui tombe perpendiculairement au-dessous de l’axe du tambour ; les pièces de bois servent à froisser les épis dans leur passage. L’intervalle qui les sépare des battoirs du tambour lorsqu’elles sont placées vis-à-vis de ceux-ci, ne doit être que de trois millimètres.

Le cylindre supérieur est ordinairement en bois ; il seroit plus à propos qu’il fût en fer : il produiroit alors une pression suffisante, sans qu’il fût besoin de le charger d’un poids.

Je donne, fig. 6, la représentation d’un cylindre d’une construction ingénieuse que j’ai trouvée dans les Œuvres diverses de Jumelin. Ce cylindre est formé par des amicaux Y de fer fondu et cannelé, ils sont traversés par une barre de fer quarrée U, de sorte qu’ils peuvent s’élever et s’abaisser indépendamment l’un de l’autre, selon la quantité plus ou moins grande de paille qui fait effort pour passer. Ou conçoit qu’en employant un cylindre construit de pièces détachées et dont le jeu est libre et indépendant, la pression sera par-tout la même, puisque chaque partie plus ou moins épaisse de la couche de paille reçoit un poids égal, tandis qu’avec un cylindre d’une seule pièce cette couche reçoit nécessairement des pressions inégales.

On a imaginé depuis peu en Suède des machines portatives à battre ; mais comme une assez longue expérience n’en a pas encore constaté les effets, j’ai cru inutile d’en donner ici la description.

La machine à battre le blé est sans doute susceptible d’être simplifiée, ou de recevoir des modifications avantageuses. J’invite les personnes qui apporteront quelque perfectionnement à cette machine, de vouloir bien m’en faire part, lorsque l’expérience leur aura démontré l’utilité de ces chan-