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de l’Afrique, a été apportée en Russie, en Suède et en Allemagne où elle a multiplié dans l’état de domesticité. Cette oie surpasse en grosseur toutes celles que nous connoissons. Elle s’allie avec les oies domestiques d’Europe, et produit de beaux métis. Il seroit sans doute très-avantageux de substituer cette espèce à celles que nous élevons dans nos campagnes.

XXX. L’oie du Canada. Cette espèce est originaire de l’Amérique. Elle est un peu plus grande que notre oie domestique. On en élève au Jardin des Plantes et dans plusieurs lieux de l’Europe. Elle est d’un beau plumage et mérite d’être multipliée.

XXX. L’oie de Frise. Je recommanderai cette espèce que j’ai vue en Frise, et qui est beaucoup plus grosse que nos plus belles oies de France. Je l’ai retrouvée en Prusse, chez un particulier qui l’avoit fait venir de Frise, et qui la conservoit depuis un certain nombre d’années sans qu’elle eût dégénéré.

XXXII. Le Tadorne ou Canard-Renard, ainsi nommé, parce qu’il établit son nid dans les terriers de renards, ou de lapins, est un peu plus grand que le canard commun. Il a un duvet presque aussi fin que celui de l’eider, et se l’arrache également pour former son nid. « Comme les tadornes ne sont pas difficiles à priver, (dit Buffon) que leur beau plumage se remarque de loin, et fait un bel effet sur les pièces d’eau, il seroit à désirer que l’on pût obtenir une race domestique de ces oiseaux ». Le succès de cette tentative paroît d’autant plus facile, qu’on a vu ces oiseaux s’accoupler dans nos basses-cours avec des cannes, et produire des métis.

XXXIII. La Sarcelle commune paroît être amenée à l’état de domesticité pour le luxe des tables. Les Romains, qui en faisoient grand cas, en élevoient dans des volières.

Différens oiseaux aquatiques, qui ont des rapports plus ou moins éloignés avec nos oiseaux de basses cours, pourroient être élevés, sinon pour le bénéfice qu’ils procureroient, du moins pour l’agrément de nos maisons de campagne. On doit ranger dans ce nombre le canard sifleur, intéressant par ses manières vives et pétulantes, le canard huppé remarquable par l’éclat de sa robe, quelques espèces d’oies, etc.

XXXIV. Le Hocco approche de la grosseur du dindon. Il a la chair blanche et bonne à manger. Il s’apprivoise aisément ; on dit même qu’il est susceptible d’attachement pour son maître. Il faudroit essayer d’acclimater en France cet oiseau qui se trouve dans l’Amérique méridionale.

Il y a en Amérique un grand nombre d’oiseaux qu’il seroit très-utile et très-aisé de réduire à l’état de domesticité ; ce qui est arrivé pour les dindons donne les plus grandes espérances pour le succès d’une pareille entreprise.

Les Grandes-Indes, et sur-tout la Chine, peuvent fournir plusieurs