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charge beaucoup plus forte, que s’il étoit attelé avec plusieurs autres, ce qui l’engagea a donner à ses charettes les dimensions suivantes :

Longueur 5 pieds 1 pouce
Largeur 3 pieds 7 pouces
Hauteur 2 pieds
Pieds cubes 35 pieds et une fraction

L’usage qu’il fait de ces charettes s’étend a tous ses travaux, et s’il portoit sa ferme jusqu’à 400 ou 500 arpens, une seule de plus lui suffiroit encore. Il charie avec elle foin, paille, lingots, bois, fumier, marne, chaux, briques, etc. : elles contiennent jusqu’à 10 coombs de bled, (environ 112 boisseaux de France) et jamais il ne leur attèle plus d’un cheval ou d’un bœuf.

Dans des fermes beaucoup plus considérables que la sienne, on n’emploie également que de petites charettes. Il a vu, en Irlande, suffire avec elles, dans une seule aunée, au charroi du produit de 500 arpens de blé, et de 300 de prairie, et au transport de 10,000 quintaux de chaux. Il a été aussi informé que Culley, de Northumberland, remplit avec elles tous les travaux qu’exige sa ferme, qui est extrêmement etendue.

Mais le point principal est de déterminer si les charettes, tirées par un seul cheval, doivent être préférées aux chariots et aux tombereaux : les premiers, destinés au transport des grains, soit battus, soit en paille, et les seconds, à celui du fumier, de la marne, etc. Il faut entrer dans quelques détails a ce sujet.

1o. De la construction et réparations.

— Le premier objet à considérer est le coût primitif. L’auteur connoît au juste les dépenses qu’occasionnent la construction et l’entretien des charettes ; — sa ferme tout y compris, est de 340 arpens, et il est à observer que le charroi de ses bois forme un objet considérable ; cependant cinq charettes lui suffisent ; il fait, chaque année environ de 400 à 500 toises cubes d’engrais composé, ce qui lui occasionne un double transport pour conduire la terre ou la marne à la cour, et l’en sortir ensuite pour la répandre dans les champs. Néanmoins qu’on en construise encore une de plus, ce qui lui en donnera six pour 340 arpens, et estimant chacun d’elles à 252 livres : elles lui coûteront 1512 liv.

Il ne connoit aucune ferme de même étendue dans un pays à grain, qui n’ait besoin au moins dle trois voitures et de trois tombereaux : il en faut même en général un plus grand nombre. Évaluant sur le taux actuel, ainsi qu’il l’a fait pour ses charettes, le chariot à 560 liv. et le tombereau à 264 liv. : plus la