qu’on en diminuoient le nombre dans les attelages, et qu’elle alloit toujours en augmentant, jusqu’à ce que l’on en vînt à n’en atteler qu’un seul à une charrette.
Pour le transport des grains, de la paille, du foin et du bois, les fermiers anglais se servent ordinairement d’une voiture tirée par quatre chevaux : pour conduire le fumier ou de la terre, ils font usage du tombereau ou d’un char traîné par trois ou quatre chevaux : les rouliers assez généralement n’emploient que des voitures à larges roues et attelées de huit chevaux.
Le roulage de France se fait communément, avec de grandes charrettes à deux roues, tirées par trois, quatre, cinq chevaux.
Pendant un temps, on ne connut, en Écosse, que les chariots ; on les remplaça par de grandes charettes, puis par des petites, traînées par un seul cheval.
En Irlande, on emploie généralement la charrette à petites roues et à un cheval ; quelques particuliers en ont fait construire d’une grandeur ordinaire : d’autres avoient introduit le chariot anglais, mais l’ayant reconnu moins avantageux, ils l’ont abandonné. Pendant son séjour dans cette île, Young a eu occasion de voir l’usage que l’on fait de cette charette, à petites roues, et il a été surpris qu’avec une machine qui, aux yeux d’un homme accoutumé aux chariots, n’est pas plus grosse qu’une brouette, ou transportât avec une promptitude singulière les récoltes de grains et de foin. L’avantage de celle ordinaire et à un cheval, est néanmoins beaucoup plus considérable.
Peut-être est-ce une témérité de ma part, dit-il, de combattre une pratique dont l’utilité semble être reconnue par tout ce qu’il y a d’agriculteurs éclairés en Angleterre. Mais je suis fort d’avis que, vu l’emploi des chariots, et des grandes charettes pour les différens travaux, qu’ils se feroient encore plus économiquement avec la charette à un cheval. On doit sans contredit préférer la méthode usitée en Écosse et en Irlande.
Lors de son ouvrage en Irlande, il s’est tellement convaincu de cette vérité, qu’à son retour, en 1779, lorsqu’il a commencé à exploiter, par lui-même, une partie de la ferme qu’il occupe actuellement, il fit construire deux charrettes qui suffirent à tous les genres de services ; et, dès ce moment, il a renoncé aux chariots et aux tombereaux. La proportion, d’après laquelle il les fit d’abord établir, fut réglée sur celle des chariots du Suffolk, auxquels il étoit accoutumé : leur capacité étoit, mesure anglaise, de 96 pieds cubes, ou 12 pieds de longueur, sur 4 de largeur et deux de hauteur. Pour remettre à chaque cheval le quart de la charge entière, chacune de ses charettes contenoit 24 pieds cubes, c’est-à-dire qu’elle avoit 4 pieds de longueur, 3 de largeur, et 2 de hauteur. Mais, d’après des observations qu’il n’a pas tardé à faire, il a reconnu qu’un cheval seul tiroit, proportion gardée, une