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il est démontré que ces abcès sont adhérens à la plèvre, que ses membranes sont endurcies et sinueuses. Ce qui prouve l’impossibilité à pouvoir évacuer le pus par les bronches, ou que la vomique puisse s’ouvrir d’elle-même, et indique la nécessité de faire l’opération.

C’est ainsi qu’une tumeur, extérieure, une saillie dans une espace intercostal, annonce que l’abcès est formé dans une partie adhérente à la plèvre et au poumon. Le mouvement de ce viscère s’oppose à la consolidation. La nature s’est ménagée un repos par cette adhérence ; ce qui doit nous rendre moins réservés à pratiquer l’opération. Il est d’ailleurs une circonstance importante qui peut diriger l’opérateur et l’assurer dans l’espoir de sa manœuvre, c’est lorsque la plèvre oppose à la lancette une résistance considérable, parce qu’elle a acquis de l’épaisseur. Cette opération n’est pas aussi dangereuse qu’on le pense. Quand elle n’auroit pas du succès, elle ne peut pas avancer de beaucoup la mort du malade ; et si elle est faite à temps, elle peut prévenir la collection du pus et autres symptômes. Le docteur Barry se plaint de ce qu’on ne la fait pas assez tôt. Il l’a vu réussir sur trois sujets, quoique les signes extérieurs qui annonçoient la vomique, fussent très foibles. Il observa dans le premier que l’expectoration ne répondoit pas à la pesanteur et à la douleur, il fit ouvrir, et réussit. Dans les deux autres, l’expectoration se faisoit plus aisément, lorsque le malade étoit couché sur le côté affecté, que lorsqu’il étoit debout ; ce qui démontroit que les poumons manquoient de force tonique suffisante pour chasser le pus, et que la nature ne pouvoit pas en procurer l’excrétion entière, si on ne l’aidoit par l’expectoration.

Nous terminerons cet article, en faisant observer que, dans tous les cas, on doit se munir de quelque eau spiritueuse, ou de sels volatils pour en faire respirer au malade, parce que la rupture de la vomique ou l’opération, ne manquent jamais de faire tomber le malade en syncope.

Si la matière que le malade rejette est épaisse, si la toux diminue, si la respiration devient plus facile, on peut concevoir quelque espérance de guérison.

La nourriture des malades doit être légère et restaurante, comme le bouillon de mou de veau, de poulet, les crèmes de riz, de sagou, la décoction du gruau d’avoine. Sa boisson sera du petit lait édulcoré avec le miel. On lui donnera du quinquina, le seul remède par le moyen duquel on puisse espérer de s’opposer à la tendance générale des humeurs à la putridité ; à la dose de demi-drachme, toutes les trois heures, délayé dans un verre de sa boisson ordinaire, ou incorporé dans un peu de sirop, pour faire un bol.

M. Ami.


VOMISSEMENT. (Médecine rurale.) Mouvement spasmodique et antipéristaltique des fibres mus-