Je terminerai ce chapitre par une dernière réflexion par l’analogie des substances ou sur la conformité d’un même régime : « C’est que les vaches qui tiennent constamment le même régime, qui sont à la même nourriture que les taureaux, ne manquent presque jamais d’être fécondées dès la première monte ».
§. III. Des Bestiaux qui vont aux champs pendant l’hiver, et qui rentrent chaque soir dans les étables.
Les vaches, taureaux, génisses, et, dans beaucoup d’endroits, les bœufs de trait, et les bêtes à laine, sortent tous les jours pour aller paître, trop souvent pour aller se promener ; ces animaux sont plutôt dégoûtés du fourrage sec, par leur avidité à rechercher la première verdure qui s’offre ; c’est en raison même de ce dégoût, qu’il faut redoubler de soins avant de les mettre tout à fait au verd, leur donner le meilleur fourrage ; et si le verd qu’ils trouvent en dérangeoit trop quelques uns, il ne faut pas balancer de les retenir à l’écurie, et leur donner, outre les rations de fourrage, quelques mesures de grains. Pour ne pas me répéter, je renvoie aux conseils déjà donnés pour les vaches et les bœufs employés à la culture des terres.
Le sort des bêtes à laine y est beaucoup plus malheureux sous le rapport de la tenue domestique, que celui des bêtes à corne ; et pour bien juger des effets du verd, sur ces animaux, il faut avoir une idée de la manière absurde et barbare avec laquelle on les traite ; elles sont presque par-tout très-pressées dans des étables inaérées, où, par précaution, on laisse s’élever plusieurs couches épaisses d’un fumier très-chaud par sa nature ; le plancher en est très-bas et souvent couvert de fourrages : les portes et les fenêtres (s’il y en a) sont étroites et très-soigneusement fermées.
Tels sont les soins meurtriers que les paysans prennent presque par-tout, avec une sorte d’affection pour leurs troupeaux. Qu’on juge de l’état de ces animaux, quand ils sortent de ces étuves, et quand ils y entrent ? Les bêtes à laine les moins mal traitées, sont bien celles des colons insouciant et paresseux dont les étables sont à jour par les portes, fenêtres, par les murs ou par les toits.
Mais si les bêtes à laine souffrent davantage par la tenue domestique, en couchant toute l’année dans la bergerie, elles ont au moins plus de ressources pour se restaurer dans les pâturages, par leur grande facilité à pincer l’herbe. Dans les pays couverts, elles trouvent des feuilles de ronces, des bruyères, ajoncs et arbustes qui corrigent toujours la crudité de l’herbe nouvelle.
La première herbe cependant leur fait toujours éprouver un dérangement souvent dangereux, surtout pour les brebis pleines et celles qui ont des agneaux. Pour peu qu’on attache de l’intérêt à conserver ces animaux, à donner aux mères les moyens d’élever de