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tions que j’ai contractées envers un certain nombre de cultivateurs et de savans, dont les uns connus avantageusement par les résultats d’une pratique éclairée, et les autres célèbres par les ouvrages qu’ils ont publiés, m’ont communiqué des notes utiles ou des observations importantes. Pelleport-Jaunac, de la Haute-Garonne ; Desmazières, de Maine et Loir ; G. Thaumassin, de la Côte-d’Or ; Heurtault-Lamerville, du Cher ; Filhot-Maran, de la Gironde ; Béthune-Chârot et Beffroy[1], de l’Aisne ; Musnier, de la Charente ; Chassiron, de la Charente-Inférieure ; Montrichard, du Jura ; Vanduffel et Picamilh, des Basses-Pyrénées ; Sageret, de la Seine ; Jumilhac, de Seine et Oise ; Legrand d’Aussi[2] et Villemorin, de Paris, vous qui m’avez non seulement aidé de vos propres lumières, mais qui, la plupart, avez porté le zèle jusqu’à emprunter celles de vos amis, pour m’éclairer encore, vous avez tous acquis de justes droits à ma reconnoissance ; et je m’applaudirai long-tems de m’être ménagé l’occasion de vous adresser cet hommage.

Malgré tous les soins que nous nous sommes donnés et les nombreux secours que nous avons reçus pour la confection de ce traité, ce ne seroit pas moins une grande erreur de penser que chaque propriétaire ou cultivateur y doit trouver, quelles que soient, et la position topographique de son vignoble, et la nature du sol, et les autres circonstances locales, géologiques et thermométriques de son terrain, l’indication précise de chacun des procédés à suivre, et tous les renseignemens de détail nécessaires pour atteindre à la perfection de sa culture. Ceux qui ont étudié la marche de la nature dans l’œuvre sublime de la végétation ont sûrement observé combien est grande l’influence qu’exercent sur elles les causes les moins apparentes. La différence qui existe souvent entre les parties constituantes de deux terrains très rapprochés ; celles qu’établit dans l’atmosphère d’un coteau sa pente plus ou moins rapide, son inclinaison plus ou moins sensible vers l’un ou l’autre des points cardinaux, la forme et la nature des abris, sont autant de moyens qui agissent diversement sur les espèces ou variétés, dont se compose la même famille de végétaux ; et il n’en est point de plus susceptibles de toutes ces impressions que

  1. Le citoyen Beffroy a bien voulu déposer en nos mains un mémoire manuscrit, qui a remporté en 1788, le prix préposé par la Société d’Agriculture de Laon, sur les objets relatifs à l’éducation de la Vigne.
  2. Non seulement Legrand d’Aussi a trouvé bon que je profitasse, pour la partie historique des vignobles de France, des détails qu’il a publiés sur cette matière dans son bel Ouvrage intitulé : Histoire de la vie privée des Français ; mais il a bien voulu tirer de son porte-feuille, et me confier des anecdotes manuscrites qui me paroissent d’un grand prix.