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liard sur-tout de fixer à jamais les doutes des naturalistes, sur la famille des champignons, en démontrant qu’ils sont absolument des plantes organisées, à-peu-près comme les végétaux staminifères, ayant des fibres, des vaisseaux, des racines, une fleuraison, des attributs mâles et femelles, des semences, sans le concours desquelles la régénération ne peut avoir lieu : enfin, un premier développement, un accroissement et un dépérissement qui ne s’effectue ordinairement dans tous les corps organisés, qu’après avoir laissé en mourant des êtres semblables à eux, et qui éprouvent les mêmes révolutions. Il n’a rien omis pour applanir les difficultés dont l’étude des champignons étoit hérissée. Après s’être assuré que, si les champignons n’ont pas des fleurs semblables à celles des végétaux staminifères, ils sont pourvus d’organes qui en tiennent lieu, et que ces organes sont constans dans leur forme, leur proportion respective et leur situation ; il en conclut qu’ils peuvent être employés avec succès, pour classer méthodiquement ces végétaux. En effet, après s’être attaché principalement aux caractères généraux que fournissent les graines par leurs diverses situations, il a établi quatre ordres très distincts, subdivisés en genres. Ce n’est point ici le lieu de les décrire ; nous avons cru seulement y devoir donner une idée du beau travail de Bulliard, d’autant plus important qu’il est, pour ainsi dire, entièrement neuf. Nous ajouterons que les vesse-loups forment, dans le système de ce botaniste, le sixième genre du premier ordre des champignons, qui comprend ceux dont les semences sont renfermées dans leur intérieur.

Fungosité arrondie ou en toupie, blanchâtre ou cendrée, lisse ou chargée de verrues, convexe ou aplatie au sommet, rétrécie ou alongée à la base, solide dans sa jeunesse, molle, lorsqu’elle est mûre. Les vesse-loups sont ordinairement solitaires, et n’ont jamais une base membraneuse commune à plusieurs individus. Leur chair, en vieillissant, se convertit en poussière formée en grande partie de leurs semences. Elle est retenue dans une enveloppe membraneuse qui se crève ordinairement vers le sommet du champignon. La poussière qui s’en échappe est inflammable à la chandelle, et réputée un astringent utile dans les hémorragies. On peut préparer avec son enveloppe un amadou propre à dessécher les ulcères sanieux. Elles croissent pendant l’été et l’automne dans les bois, dans les terrains secs et sur les pelouses. Leur vie n’est que de quelques jours.


VESSIE. Médecine rurale. C’est l’organe destiné à recevoir l’urine. On peut comparer la vessie à une espèce de poche, ou de bouteille membraneuse et charnue, susceptible d’une grande dilatation, tout comme d’un resserrement extrême.

Elle est située au bas de l’abdomen, immédiatement derrière la symphise des os-pubis, vis-à-vis le commencement de l’intestin rec-