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lisses, quelquefois marquées de taches d’un rouge brun.

Racine ; bulbes, ordinairement au nombre de deux, arrondies, en forme de testicules, d’où vient la dénomination d’orchis.

Port. Tige haute d’environ un pied, herbacée, ronde, droite, crénnelée ; les fleurs au sommet, disposées en longs épis ; les feuilles alternativement placées. La présence ou l’absence des taches ne constitue que des variétés.

Lieu ; les prés, les terrains humides. La plante est vivace par les racines ; ses pailles périssent chaque année. Elle fleurit au printemps.

Il y a une seconde espèce qu’on trouve assez communément dans les mêmes lieux que la précédente, appellée improprement satirion femelle. Orchis morio fœmina. Tour. & orchis morio par Von-Linné. Elle diffère de l’autre par ses pétales réunis, par ses feuilles plus étroites, légèrement veinées, cannelées, ressemblant a celles du plantin à feuilles étroites, mais lisses.

C’est des bulbes de ces plantes qu’on retire le salep. On prescrit la racine pulvérisée & cuite dans l’eau, ou du lait, ou du bouillon, suivant les cas. Elle convient dans la toux essentielle, dans la toux convulsive, la phtisie pulmonaire essentielle avec toux sèche, l’expectoration difficile, la phtisie par inanition, l’atrophie par des médicamens mal indiqués, l’atrophie nerveuse, l’amaigrissement des nourrices, l’atrophie causée par des pertes blanches. Il faut cependant se tenir en garde contre ses mauvais effets, qui sont d’augmenter quelquefois l’oppression, la fièvre lente & la toux, de causer des renvois chez les personnes dont l’estomac est foible, ou contient des humeurs acides. Elle est rarement utile sur la fin de la dyssenterie bénigne, dans la colique néphrétique par des graviers, la goutte, dans la colique des enfans sans présence d’acides dans les premières voies.

On donne la racine de salep, desséchee & pulvérisée depuis demi-dragme jusqu’à deux dragmes, macérée sur les cendres chaudes pendant six heures, dans un vase de terre, avec huit once, d’eau, ou de lait, ou de bouillon, suivant l’indication. Si on ajoute deux livres d’eau, on aura une espèce de tisane à prendre par verres dans le jour. Pour corriger la saveur fade de ce médicament, on propose de l’aromatiser avec la canelle ou avec des girofles, & de l’édulcorer avec du sucre.


SALICAIRE. (Voyez Planche XL, page 689 du Tome VIII). Tournefort la place dans la troisième section de la sixième classe, qui comprend les herbes à fleur de plusieurs pièces, régulière & en rose, dont le pistil devient un fruit divisé en deux capsules ou à deux loges. Il l’appelle salicaria vulgaris purpura. Von-Linné la nomme lythrum salicaria, & la classe dans la dodécandrie monogynie.

Fleur ; en rose composée de quatre à six pétales B, & communément de cinq, alongés & arrondis à l’extrémité, attachés sur un rang à la même hauteur par l’onglet de leur base au haut du tube du calice, comme on le voit dans la figure C, où l’œil a laissé subsister un de ces pétales. La même figure qui représente le calice ouvert, offre les étamines alternatives avec les pétales. Le pistil est place au fond du calice. Toutes