occuperoit plus d’une lieue de longueur. Je ne voudrois pas garantir ce fait, facile cependant à vérifier. Si on ouvre ce cocon, on le trouve uni & lisse dans son intérieur. Il renferme la chrysalide qui est brune, plus pointue à sa partie inférieure, mobile, & comme articulée. C’est elle qui forme le ventre de l’animal. La supérieure est plus ferme, plus renflée ; elle fournit la tête, le corselet & les ailes de l’animal, lorsqu’il abandonne cette dépouille pour devenir insecte parfait, c’est-à-dire, papillon. Il s’agit actuellement de sortir du cocon, dont le tissu est composé d’innombrables contours de fils, que la force de l’homme a de la peine à séparer. Dans l’état de chrysalide, l’insecte a conservé une liqueur dissolvante de la soie ; lorsqu’il est papillon, il répand cette liqueur sur le bout du cocon, par lequel il veut sortir ; la soie se dissout par les efforts de l’animal qui pousse continuellement avec sa tête ; enfin il parvient à faire un trou où son corps peut passer ; alors il paroît sur le cocon, encore humide de la liqueur dont il s’est servi pour briser les fils qui le tenoient en captivité.
Section IV.
Du papillon.
Son corps est composé de trois parties principales ; savoir, la tête, le corselet, & le ventre. La tête a deux antennes garnies de barbe de chaque côté, disposées comme les dents d’un peigne. Elles partent du point situé entre les deux yeux. Ceux-ci sont gros, formés par une membrane transparente & à facettes. Le corselet est la partie entre la tête & le ventre ; il est composé de plusieurs pièces écailleuses & assez fortes, auxquelles les pattes & les ailes sont attachées. L’insecte, dans son état de ver, avoit beaucoup de stigmates pour respirer, qu’il conserve dans son état de papillon ; elles sont recouvertes par de longs poils qu’on est obligé de couper pour les appercevoir. Les deux premières sont placées sur une espèce de cou membraneux, qui joint la tête au corselet. Au-dessous du corselet, sont attachées les pattes, au nombre de six ; la cuisse tient au corps & est suivie de la jambe qui est terminée par le tarse ou pied composé de cinq articulations. Les tarses sont terminés par des griffes ou crochets, au moyen desquels le papillon se tient ferme sur les places où il repose.
Les ailes sont au nombre de quatre ; deux supérieures & deux inférieures, couvertes de petites écailles blanchâtres. La membrane composée de deux feuillets qui forment l’aile, est diaphane, transparente, & n’a point de couleur par elle-même ; elle est sillonnée par des nervures auxquelles s’attachent les écailles. La ailes sont molles, pendantes, & paroissent, à la vue, fort épaisses.
Le ventre est composé d’anneaux qui ont également leurs stigmates cachés par des poils & des écailles, semblables à celles des ailes. À l’extrémité postérieure du ventre, sont placées les parties de la génération.
Le papillon mâle est beaucoup plus petit que le papillon femelle. Le ventre de ce dernier est plus volumineux, plus renflé & plus élargi à son extrémité. La femelle se meut