maladie essentiellement vermineuse ; il en sera de même de toutes ces espèces de vers qui se montrent sur le bord de l’anus ou dans la fiente des animaux, lorsque ceux-ci paroîtront, abstraction faite de ces vers, jouir d’une bonne santé. Le ténia que rendent si souvent les chiens qui sont gras & bien portans d’ailleurs, formeront autant de maladies vermineuses essentielles.
Les maladies vermineuses symptomatiques sont celles qui se développent après une maladie quelconque, tel que le scorbut dans les chiens, & généralement toutes les cachexies dans les autres animaux. Dans tous ces cas, les anti-vermineux les plus actifs ne détruiroient qu’une partie de la maladie en expulsant les vers. Cette circonstance exige donc une méthode de traitement qui, combinée avec les anti-vermineux, rappelle les solides & les fluides à l’état d’intégrité qu’ils avoient primordialement. Par maladies vermineuses compliquées, nous entendons celles qui présentent à l’Artiste trois indications à remplir ; la première, celle des vers à détruire ; la seconde, celle des solides à rétablir & des humeurs à corriger ; & la troisième, la cicatrisation des ulcères que ces vers ont formés dans l’estomac ou les intestins.
Mais avant d’entrer dans le détail de ces différentes méthodes de traitement, il importe de s’assurer d’un anti-vermineux proprement dit ; l’insuffisance de ceux employés avant nous, & dont nous n’avons tenté que trop souvent inutilement l’usage, nous a déterminé à faire des expériences sur ces hôtes meurtriers. Nous avons cru plus prudent de commencer par les attaquer directement hors du corps de l’animal, que de traiter les animaux chez lesquels nous n’aurions pu que les soupçonner, et nous avons pensé qu’après avoir trouvé le spécifique capable de détruire ces insectes, il nous seroit possible d’assimiler ce médicament à la texture des viscères, de manière qu’en tuant les vers il ne pût porter aucune atteinte aux parties qui les recèleroient. Nous allons rendre compte sommairement de toutes les expériences que nous avons faites, elles démontreront d’une manière certaine ce que l’on doit penser de la plupart des remèdes que l’on a regardés comme anti-vermineux.
Nous allons décrire l’état des chevaux dans le corps desquels nous avons soupçonné des vers, qui en avoient effectivement, & qui ont été sacrifiés pour avoir ces insectes vivans, afin de les exposer à la sortie du corps de ces animaux, à l’action de toutes sortes de substances, regardées jusqu’à présent comme de puissans anthelmintiques.
Les œstres qui restent fortement attachés à la partie de l’estomac qu’ils endommagent, ont été exposés à l’action de ces différentes substances, avec la partie du viscère à laquelle ils étoient attachés ; il en a été de même des ascarides, & quant aux ténia, aux strongles & aux crinons que l’on trouve toujours sans être adhérens, ils y ont été exposés à nu.
Le premier cheval qui a été tué étoit âgé de dix-huit ans, extrêmement maigre, quoique buvant & mangeant bien ; mais très-foible & hors d’état de servir ; l’intérieur de l’estomac de cet animal étoit couvert