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la figure, la forme & la grosseur de ces insectes ; ils sont articulés comme les ascarides ; leur tête, vue au microscope, est pointue, & présente deux yeux ; leur queue est plus grosse & porte dans le milieu un petit anus ; leur longueur varie de trois à trente-six lignes ; ces vers sont beaucoup plus grêles & plus fins que les ascarides, blanchâtres, très-mobiles, se repliant sur eux-mêmes en tout sens avec beaucoup d’agilité.

Dans le cheval, ils habitent presque toutes les parties ; on les trouve dans les gros vaisseaux artériels, & très-fréquemment dans le trône de la mésentérique antérieure ; ils préfèrent ces lieux tortueux & raboteux, parce que, sans doute, ils peuvent y résister plus aisément à la rapidité du cours du sang ; dans certain état maladif, ils sont très-répandus sur la surface extérieure de presque tous les viscères, & notamment sur ceux du bas-ventre ; le nombre alors en est prodigieux, l’intérieur du canal intestinal en est plus ou moins garni ; on en a vu des légions innombrables le long des larges bandes qui brident & raccourcissent le colon & le cæcum ; cette quantité étoit telle que nous en avons compté plus de mille sur une surface de deux pouces ; en sorte qu’en multipliant ces surfaces par celui de mille, on peut estimer la totalité de ces insectes à plus d’un million. Les replis de la tunique veloutée de ces mêmes intestins, en contiennent également beaucoup ; les matières contenues dans ces intestins renversés avec précaution, après une dilacération longitudinale de ces viscères, ont montré de larges traînées blanchâtres, semblables à du chyle épaissi ; mais ces traînées, examinées avec attention, n’étoient que des couches épaisses de crinons ; elles répondoient constamment à la partie de l’intestin, bridée par les bandes charnues de ce viscère. Ce sont de ces vers qu’on a trouvé au surplus entre la dure & la pie-mère, dans les bronches, la trachée-artère, le larynx, le canal thorachique, qui ont été rendus par les pores de la peau, les yeux, les oreilles ; les chiens & les autre animaux y sont très-sujets ; mais le cheval le plus sain en renferme toujours plus ou moins.

Article Premier.

Signes de la présence des crinons.

On ne reconnoît guère la présence des crinons ou dragoneaux qu’à l’ouverture des cadavres ; à moins qu’ils ne sortent par les organes extérieures, ainsi qu’il arrive quelquefois, alors les symptômes qui précèdent une éruption de ce genre & qui l’accompagnent, sont tous ceux qui caractérisent le scorbut ; l’haleine, la transpiration & les excrémens exhalent une odeur des plus fortes & des plus fétides, l’animal dépérit insensiblement ; il est très-foible, triste & dégoûté ; le ventre est ordinairement relâché, les urines sont safranées, la bouche, les naseaux & la membrane pituitaire sont secs & arides ; la truffe au bout du nez du chien, & desséchée & brûlée, l’épiderme se soulève & tombe en écailles, les gensives sont noires, & les dents chargées de beaucoup de tartre ; la conjonctive est très-enflammée, plissée, l’épine est douloureuse, les lombes sont très-embarrassées, il y