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donne toujours issue à un de ces vers, & à un peu de matière blanchâtre, partie épaisse & partie séreuse.

Article VII.

Manière de s’assurer de l’existence des œstres dans le roux-vieux.

Il en est de même de ceux qui sont logés dans les pustules du roux-vieux ; écartez les crins de l’encolure, découvrez un des bourrelets que la peau forme dans l’endroit des crins, examinez ce bourrelet ; pressez-le & ouvrez-le à l’endroit où il présente une très-petite ouverture, elle répondra toujours à une pustule, laquelle contiendra un petit œstre ; nous disons petit, parce qu’effectivement ceux-ci sont toujours moins gros que les précédens. Les signes équivoques de la présence de ces insectes, dans cette partie, sont, outre les roux-vieux, de grandes démangeaisons, la chûte des crins, leur mélange, le dépérissement de l’animal, &c., & les signes univoques sont une éminence particulière que le roux-vieux occasionne, & la petite ouverture que l’on apperçoit sur le sommet de cette éminence.

Article VIII.

Signes qui décèlent les œstres dans les ulcères de l’ongle.

Ceux qui habitent les ulcères de l’ongle des chevaux, de celui du bœuf ou à la base de leurs cornes, sont découverts par leur présence, & sur-tout par leur mouvement. Les animaux, dont ces parties sont affectées, se tourmentent plus ou moins fortement, frappent du pied ; mais en général le bœuf semble moins sensible à la piqûre & au mouvement de ces insectes, que le cheval qui frappe sans cesse, comme pour se délivrer d’une sensation incommode.

SECTION II.

Des strongles

Les strongles lombrics ou lombricos, sont des vers cylindriques, longs & ronds ; leur longueur varie de sept à quinze pouces ; leur corps est de la grosseur d’une forte plume à écrire ; ils se terminent en pointe & sont de couleur purpurine ; nous en avons vu souvent de blanchâtres ; leur peau est diaphane, cette diaphanéité laisse voir leurs entrailles grêles & alongées, qui ressemblent à autant de petits strongles renfermés dans un grand.

Un strongle d’un pied de longueur sur quatorze à quinze lignes de circonférence dans son milieu, a été ouvert & disséqué ; on a trouvé un intestin assez ample, composé d’une membrane fixe & déliée, renfermant une liqueur couleur d’olive extrêmement amère ; la tunique intestinale qui contenoit cette liqueur étoit plissée intérieurement, avoit la même couleur que l’humeur qu’elle renfermoit & que nous avons prise pour le suc alimentaire ; cet intestin régnoit depuis l’étranglement qu’on observoit extérieurement en arrière de la tête (de deux pouces environ) jusqu’à l’extrémité opposée du ver ; il est plus gros dans son milieu que dans ses extrémités, en sorte que ses dimensions sont, à peu de chose près, celles de l’insecte. Une pression faite sur le ver facilite l’émission de l’hu-