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gérofle, les semences d’anis, d’aneth, de coriandre, d’ammi, d’ache, de carvi, de synapi. Parmi les écorces, le quinquina, l’écorce de Winther, la cascarille : on peut encore compter le cachou, & les différentes espèces d’élixir, telles que celles de garrus, de propriété ; la quintessence d’absinthe, la liqueur minérale anodine d’Hoffman, le baume de souffre anisé, l’huille de canelle, l’anisette de Bordeaux, l’essence d’écorce de citron.

Mais l’exercice est supérieur à tous ces remèdes, soit pour prévenir la génération des vents, soit pour en faciliter l’expulsion. Ce ne sera point par des promenades faites d’une manière languissante, à pied, ou en voiture, qu’on peut en attendre des effets salutaires ; mais comme l’observe très-judicieusement le célèbre With, ce sera en travaillant, en se livrant à des arrosemens actifs, qui donnent une certaine commotion à toutes les parties du corps, qu’on en pourra venir à bout.

M. Ami.

Vent. Médecine vétérinaire. Bruit sourd excité dans les gros intestins des animaux, par les vents accompagnés de quelque humidité. Les alimens qui ont peu fermenté, en sont la cause ordinaire. Parvenus dans l’estomac, l’air qu’ils contiennent s’y dégage, s’y raréfie par la chaleur, distend ce viscère et les intestins, & occasionne quelquefois des tranchées. (Voyez Tranchées) Nous observons aussi communément des borborygmes dans les chevaux qui perdent beaucoup de salive, comme, par exemple, dans les chevaux qui ont le tic, (consultez le mot Tic) ou auxquels on a percé le canal salivaire dans l’opération que certains maréchaux & la plûpart des gens de la campagne ont coutume de faire dans les avines. (Voyez Avines)


VENTOUSE. Cette expression, en style de jardiniers, dit M. Koger Schabol, désigne toute branche, tout bois, tout jet, tout rameau, qu’on laissé à certains arbres pour consumer la sève quand elle est très abondante, & que l’on abat dans la suite quand l’arbre se modère & se tourne à bien. Sans cette précaution & cette industrie, les arbres fourmilleroient de branches gourmandes & de branches de faux bois. Ce n’est pas à moi à critiquer le sentiment de M. Roger Schabol qui, le premier, a fait connoître la méthode sublime de la taille des arbres suivie à Montreuil. Qu’il me soit donc permis de dire qu’on modérera toujours la fougue de la sève d’un arbre en espalier, en gobelet, en mitigé, toutes les fois qu’on prendra la peine d’incliner au-dessous de l’angle de quarante-cinq degrés toutes les branches de cet arbre. Cela est si vrai qu’en supposant un côté de l’arbre espalier, l’emporter très-sensiblement sur le côté opposé, il suffit de palisser les branches & bourgeons de celui-ci, plus ou moins, suivant le besoin, au-dessus de l’angle de quarante-cinq degrés, & de baisser, plus ou moins, les branches & bourgeons de l’autre, au-dessous de l’angle de quarante-cinq degrés. Alors on force la sève à se porter sur le côté où les branches se rapprochent le plus de la perpendiculaire. On est donc toujours le maître de diriger la sève