du pays de Caux : puisse cette instruction engager quelques propriétaires de nos provinces méridionales à la mettre en pratique. Ils y trouveront un bénéfice assuré, & ils rendront un service signalé à leurs cantons, en détruisant ce varech que la mer accumule dans certaines parties, & dont la putréfaction infecte l’air & le rend mal-sain ; d’ailleurs la multiplication des feux détruiroit en grande partie les miasmes dont est chargé l’atmosphère.
On commence par étendre le varech ou goémon sur la plage, sable ou galet, & à le laisser exactement dessécher. Dans cet état, on le porte & on l’amoncelle près du fourneau… Les fourneaux destinés à cette opération sont fort simples : une cavité de cinq à six pieds d’ouverture, pratiquée dans le galet même ou dans un terrain marneux, formé en cul-de-lampe, & dont la plus grande profondeur a 18 à 20 pouces, devient bientôt un fourneau : un peu de paille qu’on y allume au fond, communique le feu au varech desséché dont on la recouvre légèrement ; d’autre varech s’enflamme à l’aide de celui-ci ; la combustion devient générale dans toute l’étendue du fourneau ; la soude s’y forme à mesure que le varech s’y consume ; & précipitée au fond, lorsque les plantes ont été totalement brûlée, elle y devient fluide, s’y condense en se refroidissant, & y acquiert toute la dureté de la pierre. Consultez dans l’article Soude, les détails de l’opération ; ils s’appliquent à celle du varech.
VARICE. Voyez Anévrisme, tome I, page 543.
VARIÉTÉ. Terme de botanique dont on ne saisit pas assez le sens dans la manière de s’exprimer des jardiniers & des fleuristes, qui confondent les variétés avec les espèces. Par exemple, il y a des violettes simples de couleur violette, mais celle à couleur blanche n’est qu’une simple variété, & non pas une espèce distincte de la première. (Consultez ce mot) Que le vent ait porté une graine de violette, & l’ait déposée dans une gerçure de mur, dans le joint de deux pierres, & supposons encore que ce mur soit exposé au soleil du plein midi, & qu’il soit peu humide, la plante qui en proviendra donnera une fleur d’un violet décoloré, & presque blanche ; mais si vous transportez avec soin la plante dans un sol bien fertile, vous verrez un an ou deux après, que la fleur sera bien nourrie, & d’une belle couleur violette. Que le fleuriste qui s’extasie devant les panachures tranchantes & régulières d’une fleur de tulipe, plante son oignon dans un sol engraissé largement par du fumier, la fleur s’enivrera, les panachures se détérioreront, & la couleur du fond dominera sur toutes les autres. Ces bigarrures de couleur ne constituent donc pas des espèces, mais des variétés, puisque la couleur est de toutes les parties de la plante, celle qui souffre le plus de changement. Il en est ainsi des feuilles panachées. Je ne crains pas de dire que les panachures, sur-tout celles des feuilles, sont le résultat d’une véritable maladie dans le parenchyme. Les variétés sont donc des différences purement accidentelles qui se trouvent entre les individus de chaque