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du développement du miasme varioleux. Il a observé que, par ce moyen, la maladie devenoit plus douce, plus bénigne & plus aisée à résoudre. Il y a encore d’autres observations analogues des maux de gorge gangréneux, guéris par ce moyen. De Haen a observé que, de quelque mauvaise qualité qu’on regarde la suppuration commençante, le quina étoit le vrai spécifique de la dégénération purulente. Il l’a donné, & a guéri. Monro l’a donné avec du lait dans une phthisie ischiatique. Andouillet a employé le quina pour empêcher la dégénération de la sanie, & l’a changée en bon pus. Dans les ulcères de mauvais caractère, tous ces moyens ont réussi.

Quant au défaut du pus dans l’ulcère, peut-être y remédieroit-on en appliquant un vésicatoire ou un cautère sur une partie sympathique avec l’organe affecté, pourvu cependant que ce défaut de pus ne fut pas produit par trop de sécheresse, comme le célèbre Barthez en a rapporté un exemple dans son discours sur le principe vital. Vagler assure s’être souvent servi du vésicatoire, pour augmenter la dégénération purulente.

De Haen a remarqué que l’usage du solanum, de la belladone & autres vénéneux, engendrent du pus dans les ulcères cancéreux, & autres de mauvais caractères. Ils agissent sans doute en faisant cesser la douleur. Il faut rapporter à cette observation celle de Werloof, qui a obtenu de bons effets du solanum dulcamara dans les ulcères de la poitrine. On peut faire révulsion de l’humeur purulente en appliquant plusieurs cautères à la fois, relativement aux forces du malade. Leur emploi seroit déplacé dans une colliquation générale.

Je ne dirai rien non plus de l’altération du pus dans les ulcères mal soignés, de même que de sa dégénération, qui participe à un vice général des humeurs écrouelleuses & autres. Ce vice demande un traitement particulier qui influera sur la dégénération de ce pus, & sans lequel on n’opérera jamais une cure méthodique. Je ferai seulement mention de la correction des digestions, des humeurs, & du défaut de leur coction, qui empêche la cicatrice, auxquels on remédie en donnant avec succès les amers & les aromatiques. Il est prudent de modérer l’usage des divers digestifs, & de les corriger par un régime adoucissant, tel que par le lait & les farineux.

On combat par le quinquina ainsi que par bien d’autres antigangréneux, la disposition de la gangrène que pourroient contracter les ulcères. Baglivi conseille la gentiane & la scabieuse ; mais lorsque cette dégénération du pus est maligne à l’extrême, que les bords de la plaie sont pourris, il seroit utile d’appliquer le feu & d’autres caustiques qui réussiroient quelquefois.

M. Ami.

Ulcères Des Animaux, en général. Médecine vétérinaire.

I.

Tout abcès formé, & la collection de la matière faite, son ouverture par la nature ou par l’art en change la dénomination & établit ce que nous appelons un ulcère.(Voyez abcès, plaies.)