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tente C. Alors les deux bras se rejoignent avec force, & l’animal est pris entre deux. Les fig. 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15 représentent les différentes pièces qui entrent dans la composition de la machine.


TRÈFLE. Nom générique d’une famille qui comprend au moins cinquante espèces très-distinctes, & toutes plus ou moins utiles pour la nourriture des animaux employés à la culture de nos champs ; il seroit superflu de s’occuper de toutes ces espèces.

Trèfle des prés ou Triolet. Von-Linné le nomme trifolium pratense, & le classe dans la diadephie décandrie. Tournefort l’appelle trifolium pratense purpureum, & le place dans la quatrième section de la dixième classe des herbes à fleurs irrégulières & en papillon, & qui portent trois feuilles sur un même pétiole.

Fleur. Rouge & en papillon. Quoique la corole soit d’une seule pièce, en quoi elle diffère spécialement des autres trèfles dont la fleur est de plusieurs pièces on y distingue un étendard réfléchi, des ailes plus courtes que l’étendard, & une carenne plus courte que les ailes. Le calice est d’une seule pièce en forme de tube, à cinq dentelures, & il persiste après la chute de la fleur.

Fruit. Légume court, un peu plus long que le calice, à une seule valvule contenant un petit nombre de semences presque rondes.

Feuilles. Trois à trois sur de courts pétioles, ovales, entières, finement dentelées, quelquefois terminées par un style, souvent marquées d’une tache blanche ou noire, placée dans le milieu de la foliole en demi-cercle.

Racine. Longue, ligneuse, rampante, fibreuse, pivotante.

Port. Les tiges d’un pied environ, grêles, cannelées, quelquefois velues, les fleurs au sommet, en épis obtus qui paroissent velus & qui sont entourés de feuilles florales, membraneuses, nerveuses ; les feuilles sont alternativement placées sur les tiges.

Lieu. Les prés. La plante est trisannuelle.

Ce n’est pas sans raison que j’ai décrit cette plante ; presque tous les auteurs qui ont écrit sur les prairies artificielles, en ont fait une espèce très-distincte de celle qu’on appelle dans les provinces méridionales de France, Le grand trèfle de Piémont ou grand trèfle d’Espagne, & dans celles du nord, le grand trèfle de Hollande, & que Tournefort désigne, d’après Ray, par cette phrase : Trifolium purpureum mojus foliis longioribus, floribus saturatioribus, & qu’il ne regarde lui-même que comme une simple variété du premier. Ces différentes dénominations ont induit plusieurs auteurs en erreur, & ils ont décrit la même plante sous les noms différens de trèfle d’Espagne, de Piémont & de Hollande, comme si elle présentoit autant d’espèces distinctes. Cet abus de dénomination a jeté les cultivateurs dans la confusion, & ils ont fait, à grands frais, venir de chacun de ces pays la graine qui provenant d’une plante plus ou moins bien cultivée, ou qui a végété dans un sol plus ou moins fertile, leur a présenté une différence quelconque ou dans l’amplitude des feuilles, ou