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ris, d’orge, de figues, de dattes, de pignons, de pavot blanc, d’herbe aux perles, de pistaches, d’amandes douces, de jujubes, de sebeste, de raisins secs, d’avoine & de gruau. Une ou deux de ces plantes suffiront pour avoir une décoction indiquée contre la toux de poitrine, accompagnée d’une expectoration claire & limpide.

Si, malgré l’usage journalier de ces remèdes, la toux continue avec la même activité, on donnera trois fois par jour deux cuillerées d’élixir parégorique, dans une livre de tisanne ; il appaisera la toux & les difficultés de respirer. Comme il est possible qu’on se trouve dans de certaines positions où l’on ne puisse pas s’en procurer, nous allons en donner la préparation.

Prenez de fleurs de benjoin, demi-once ; d’opium, deux gros ; d’esprit volatil aromatique, une livre : mettez les fleurs de benjoin & l’opium dans l’esprit volatil aromatique, laissez infuser pendant quatre ou cinq jours, ayant soin de remuer fréquemment la bouteille, passez & conservez pour l’usage.

L’infusion de suc de reglisse convient aussi beaucoup dans la toux, accompagnée d’une expectoration acrimonieuse, claire & limpide, de même que dans l’oppression qu’elle occasionne.

Prenez suc de réglisse, coupé menu, trois onces ; sel de tartre, six gros ; faites infuser, toute la nuit, dans deux pintes d’eau bouillante ; passez, ajoutez sirop de pavot, une once & demie : la dose est d’une demi-bouteille, trois ou quatre fois par jour.

Traitement de la toux de poitrine, sans fièvre, mais entretenue par des humeurs qui se jettent sur le poumon.

Dans la toux, causée par des humeurs qui se jettent sur le poumon & qui la rendent opiniâtre, il sera souvent nécessaire, outre les remèdes expectorans, que nous venons de conseiller contre les humeurs épaisses, visqueuses & fluides, dans les traitemens précédens, de faire un cautère ou d’exciter d’autres évacuations.

Le cautère produira un écoulement par le moyen d’un petit ulcère artificiel qu’on fait avec le bistouris ; mais la voie la plus courte seroit le fer chaud, il mérite la préférence, pour ses effets, sur-tout dans le cas actuel, où il faut une révulsion prompte.

Dans cette maladie, le poitrail, le fanon, les parties supérieures des extrémités antérieures & même des postérieures, doivent en être le siège.

Si l’usage des remèdes pectoraux est insuffisant, il faut avoir recours aux purgatifs répétés, aux diaphorétiques & aux diurétiques, ce sont des moyens srs de détourner l’humeur qui se porte sur le poumon.

Article II.

De la toux d’estomac.

La toux peut être occasionnée par d’autres causs que par le flux des humeurs sur les poumons ; dans ces derniers cas, les remèdes pectoraux ne conviennent plus ; ainsi, dans une