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mac ou stomacale ; on la distingue de la toux de poitrine, en ce qu’elle est plus claire & plus courte ; qu’elle est ordinairement accompagnée de sensation plus ou moins douloureuse dans le dos, & dans l’estomac principalement : en ce qu’elle provoque le vomissement des matières corrompues, ramassées dans ce viscère.

Elle a encore d’autre signes qui la font distinguer quand elle est l’effet de la foiblesse de ce même viscère ; elle est alors sèche, & les matières que l’on expectore sont peu abondantes, & n’ont presque point de consistance.

Cette maladie est souvent occasionnée chez les enfans par la pousse des dents, & par la présence des vers dans les premières voies. Elle est encore quelquefois un symptôme presque sûr de la qrossesse, & un avant-coureur de la goutte, & ce seroit en vain qu’on tenteroit tous les moyens de guérison, si l’on perdoit de vue la maladie dont elle est l’effet.

Il est encore deux espèces de toux convulsive. Celle qui est symptomatique des affections des viscères du bas-ventre, & l’idiopathique avec seule lésion de l’organe du poumon.

La première de ces deux espèces est la plus commune de celles qui sont convulsives. Skultz rapporte qu’un jeune homme qui avoit une fièvre quarte avec toux hypocondriaque convulsive, qui duroit depuis plus d’un an, fut guéri par l’application de l’emplâtre pour la rate. Les enfans y sont très-exposés ; les adultes n’en sont point à l’abri, & c’est alors qu’elle demande un traitement bien différent ; pour l’ordinaire, c’est l’affection convulsive qui domine sur toutes les autres : c’est elle qui doit fixer l’attention du médecin, & qui présente la première indication à remplir ; dès son début, elle est souvent très-effrayante, & quoiqu’elle donne lieu à des maladies funestes, on est sûr de la combattre efficacement, si on employe des remèdes propres à résoudre les humeurs glaireuses qui embourbent l’estomac, & qui forment un catarre subordonné à la convulsion ; ainsi que des évacuans assez énergiques pour produire une révulsion de l’irritation primitive.

L’eau de chaux, la décoction du raifort sauvage, le sel cathartique de Fuller, sont les remèdes résolutifs, & méritent la préférence sur les huileux & les mucilagineux, qui, bien loin d’opérer de bons effets, ne feroient que rendre la maladie plus longue, plus rebelle & plus difficile à guérir.

Comme les hémorragies & le vomissement sont les crises les plus utiles dans cette maladie, on doit imiter la nature dans ses procédés : sous ce point de vue, il faut saigner s’il y a pléthore, si les forces le permettent, & sur-tout S’il y a crachement de sang. On ne doit pas même, dans cette circonstance, avoir égard à l’âge du malade qui semble contre-indiquer la saignée ; hors ce cas, la saignée pourroit occasionner le plus grand mal, rendre la toux plus opiniâtre, & la faire même dégénérer en atonie d’estomac.

Les émétiques les plus appropriés sont, l’ipécacuana & le kermès minéral ; il faut en répéter l’usage, & les ; donner au moins tous les cinq jours. Le docteur Petit a obtenu le meil-