extrémités des branches, où elles se retirent avec le puceron. Il faut alors devancer l’ébourgeonnement ordinaire, couper tous ces bourgeons & les bouts de ces branches habitées par ces animaux.
» Les greffes mêmes, quand elles sont faites à propos dans le temps du mouvement de la sève, dont les jets poussent avec force, n’ont pas besoin de cette suppression prématurée des bourgeons ; ils ne peuvent que contribuer, comme on le souhaite, à retenir ces jets principaux des greffes, en moyen bois qui ne prend point trop de force, ne s’élance pas trop & se met plutôt à fruit. Enfin, on abandonne l’arbre à cet effet avec tous ses bourgeons à lui-même, jusqu’à ce que cette première fougue soit passée. «
» Après la connoissance des règles générales, il faut encore observer les variations du tems qui font les années plus hâtives ou plus tardives. L’année 1770 fut tellement tardive dans le climat de Paris, le froid rigoureux de l’hiver ayant duré un mois de plus qu’à l’ordinaire, & s’étant prolongé par des pluies qui refroidirent encore la terre, on ne put ébourgeonner les pêchers qu’en août, dans les terres froides sur-tout, & les fruits, qui n’avoient été nourris que d’eau pendant près de deux mois, étoient encore si tendres, & le soleil devint si brûlant, qu’on fut obligé de couvrir les pêches avec des feuilles de vigne, à mesure qu’on palissoit, pour les garantir des coups de soleil, jusqu’à ce qu’il vînt un temps sombre qui permît de les découvrir. Il en fut de même en 1777. Les poiriers & les pommiers particulièrement, restèrent très-tard en sève ; mais en 1778, ce fut le contraire. Les poiriers se trouvèrent en état d’être ébourgeonnés dès le commencement d’août, à cause de la grande sécheresse qui précéda & qui dura long-temps. En 1781, la grande chaleur & la longue sécheresse du printemps avança tout ; les abricotiers & les pêchers furent en état d’être ébourgeonnés quinze jours plutôt qu’à l’ordinaire ; c’est-à-dire, dès le commencement de juin. On feroit mal alors d’attendre un temps qu’on propose comme une règle générale, qui n’est pas, comme l’on voit, sans exception, suivant les années et les circonstances. »
» L’ébourgeonnement du pêcher & de l’abricotier consiste, 1°. à couper à une ligne ou deux près de la branche qui les porte, les bourgeons qui ont poussé sur le devant, derrière & dans les aisselles de ces branches : 2°. à ravaler dans l’intérieur de l’arbre toutes les branches trop foibles sur les plus basses, faisant la même opération lorsque les branches seroient trop confuses & qu’on ne trouveroit pas absolument trop de place pour palisser ; car pour peu qu’il y en ait, il faut palisser beaucoup & couper le moins qu’on peut, & quand il se trouve des branches fortes, nécessaires pour garnir l’étendue de l’arbre, il ne faut laisser subsister qu’à la distance au moins de deux pieds les unes des autres ; on a l’attention de n’entretenir que des plus foibles entre deux : 3°. on retranche par le pied les gourmands mal pla-