TABAC. Plante originaire de l’Amérique, où elle porte le nom de petun. Les Espagnols la découvrirent les premiers dans l’isle de Tabago près du Mexique, & ils l’appelèrent tabac. M. Nicot, ambassadeur de France en Portugal, en 1560, la fit parvenir en France, où elle reçut le nom de Nicotiane ou d’herbe à la Reine, parce qu’il la présenta à la reine Catherine de Médicis ; enfin la dénomination Espagnole a prévalu sur toutes les autres. Les botanistes comptent neuf à dix espèces de tabac ; deux seules méritent, comme plantes utiles au commerce, de trouver ici leur place.
I. TABAC ou nicotiane. Tournefort le place dans la première section de la seconde classe des herbes à fleur d’une seule pièce en entonnoir, dont le pistil devient le fruit, & il l’appelle nicotiana major latifolis. Von-Linné le classe dans la pentandrie-monogynie, & le nomme nicotiana tabacum.
Fleur en forme d’entonnoir, le tube plus long que le calice, le limbe ouvert, divisé & replié en cinq parties ; la corolle rougeâtre.
Fruit. Capsule ovale à deux loges, s’ouvrant par son sommet, remplie d’un si grand nombre de petites semences ovales, qu’on en a compté jusqu’à mille dans une seule capsule ; & qu’au rapport de Rai, un seul pied a produit trente-six mille graines.
Feuilles. Grandes, larges, en forme de fer de lance, avec de fortes nervures, velues, un peu glutineuses, adhérentes aux tiges par leur base qui se prolonge.
Racine. Rameuse, très-fibreuse, blanche.
Port. La tige s’élève depuis trois jusqu’à cinq pieds, grosse d’un pouce, ronde, velue, branchue, remplie de moelle ; les fleurs naissent au sommet rassemblées en bouquet ; les feuilles sont alternativement placées sur les tiges.
Lieu. L’Amérique ; aujourd’hui naturalisée dans une grande partie de l’Europe, où la plante est vivace si on la préserve des gelées ; fleurit pendant tout l’été.
2. NICOTIANE ou HERBE À LA REINE, Nicotiana minor. Tourn. Nicotiana rustica. Lin..
Fleur. Beaucoup plus petite que la précédente, & d’une couleur jaune-pâle.
Fruit. Plus globuleux, plus arrondi ; semences plus menues, plus rondes.
Feuilles. Moins grandes & plus épaisses que les premières, arrondies par le bout, portées par de courts pétioles, plus glutineuses que les précédentes, couvertes d’un duvet très-fin.
Racine. Quelquefois simple & grosse comme le doigt, quelquefois fibreuse, & toujours blanche.
Port. La tige s’élève à la hauteur de deux pieds, ronde, velue, solide, glutineuse ; les fleurs naissent, au sommet, disposées en manière de tête
Culture. La première est réellement la seule qui mérite d’être cul-